5 questions pour approfondir la compréhension et le traitement des informations (avec la gestion mentale)

5 questions pour approfondir la compréhension et le traitement des informations (avec la gestion mentale)

question compréhension gestion mentale

On peut se poser ces questions une fois la chose à comprendre “amenée” en nous via l’attention.

1.Question : QUOI ?

C’est quoi ? De quoi s’agit-il ? Comment cette chose s’énonce-t-elle ?

Cette question permet de mettre des mots sur les idées : identifier l’objet, son nom (sa formulation exacte), sa définition (l’ensemble des attributs d’un concept par exemple).

Cette formulation peut être un mot spécifique ou technique, un théorème de maths, une règle de grammaire, une formule de physique…

2.Question : AVEC QUOI ?

Avec quel autre connaissance rapprocher celle qui est en train d’être”com-prise” pour la prendre avec ? Qu’est-ce que je sais déjà et qui se rapproche plus ou moins de ce que j’ai à comprendre ? Quelles différences ? Quelles similitudes ?

Une connaissance détachée de son contexte est comme suspendue dans le vide : elle n’est donc pas compréhensible ! C’est dans le contexte d’un cours, d’une lecture que les liens qui unissent les choses sont à chercher. C’est exactement le principe de la lecture : on ne traduit pas chaque mot séparément de ses voisins, on repère les liens contextuels et avec les informations qui sont déjà “en nous”.

Répondre à la question “avec quoi ?” revient à établir des liens, des relations (de similitude, de différence, de chronologie, de cause à effet, d’inclusion ou exclusion…).

Lire un cours avec le projet de trouver des liens et des relations rend la lecture plus active et intelligente

3.Question : POUR QUOI FAIRE ? A QUOI CA SERT ?

A quoi sert la nouvelle connaissance en général ? A quoi peut-elle me servir dans un besoin particulier ?

Les réponses apportées à ces questions préparent les réutilisations futures, les transferts qui seront à réaliser lors des contrôles, des synthèses à venir. Une connaissance n’est finalisée que dans un projet de réemploi (sa mission en quelque sorte).

Cette troisième question concerne le futur et demande un effort d’anticipation (imaginer à l’avance des situations dans lesquelles la connaissance sera utile). Répondre à cette question est nécessaire pour le transfert même quand on compris la notion et qu’on sait l’appliquer car elle donne de la souplesse et de la mobilité aux connaissances.

Nos acquis ont la destinée que nous leur avons donnée dès le départ. – Antoine de la Garanderie

Parfois (souvent….), les enfants et adolescents en situation d’apprentissage demande à quoi ce qu’ils apprennent à l’école va bien pouvoir leur servir dans la vraie vie. Il est parfois difficile de répondre à cette question sur des notions abstraites, si ce n’est à la formation intellectuelle au sens large (mobilisation de l’intelligence avec souplesse et créativité par la pratique d’opérations mentales complexes).

4.Question : POURQUOI ?

D’où vient l’information ? D’où est-elle tirée ? Comment certaines personnes (mathématiciens, grammairiens, scientifiques…) en sont-ils venus à créer cette connaissance (théorie, théorème, règle, loi…) ?

Cette quatrième question s’adresse au passé et constitue un projet de sens d’explication.

La question “pourquoi ? d’où ça vient ?” à propos d’une règle/ loi/ théorie concerne aussi la manière dont elles ont été établies, leurs origines, leurs histoires, comment elles ont été trouvées, comment elles se sont constituées au cours de l’Histoire.

Certains enfants et adolescents ont absolument besoin de réponses précises à cette question car l’ordre (le commandement) que représente la théorie est appliqué avec plus de conscience et d’efficacité quand il est compris et approuvé.

Un ordre accepté à contre coeur sera saboté consciemment ou non. – Guy Sonnois

5.Question : COMMENT ?

Comment ça marche ? Comment s’en sert-on ?

Il s’agit de comprendre l’application de la connaissance, son “mode d’emploi”, la procédure ou la “méthode” d’application.

Cette cinquième question ouvre la voie vers une pratique personnelle, l’acquisition d’un savoir faire via l’entraînement à travers des exercices variés. Il ne s’agit pas pour autant de faire de nombreux exercices en les apprenant par coeur et en espérant tomber sur un de ceux-là lors de l’évaluation. Il s’agit de découvrir la structure, la procédure d’application sous jacente (en analysant les points communs et les différences de différents énoncés).

 

Chaque connaissance a une dimension spatio-temporel que ces questions permettent de faire apparaître, d’expliciter :

  • elle a été découverte, expérimentée, codifiée (induction) avant d’être transmise sous sa forme actuelle
  • elle s’applique à de nombreux cas particuliers (déduction)
  • elle a des causes (placées avant) et des raisons d’être
  • elle a des conséquences (placée après)
  • elle a des effets sur d’autres connaissances qu’elle permet à son tour de découvrir et de mieux comprendre

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Source : Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux de Guy Sonnois (éditions Chronique Sociale)