La pédagogie coopérative en 3 temps forts (par Isabelle Peloux, Ecole du Colibri)

La pédagogie coopérative en 3 temps forts (par Isabelle Peloux, Ecole du Colibri)

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Pour créer l’Ecole du Colibri, Isabelle Peloux, enseignante, s’est posée deux questions en vue de mettre en place une pédagogie coopérative :

  • Quelle planète laisserons-nous à nos enfants
  • Quels enfants laisserons-nous à la planète ?

Pour répondre à ces deux questions, Isabelle Peloux s’est inspirée de différentes pédagogies : Freinet, la pédagogie institutionnelle, la démarche expérimentale, le socio-constructivisme, la gestion mentale… La confrontation de la théorie et du terrain avec les enfants lui a permis d’affiner et enrichir ces outils pour élaborer une pédagogie coopérative.

Pour favoriser la coopération, pierre angulaire de cette approche, Isabelle Peloux compte sur trois temps forts qui rythment une semaine scolaire.

1.L’atelier philosophique

C’est un temps où les enfants apprennent à formuler leur pensée, à écouter celle des autres, à découvrir la diversité des points de vue, ce qui favorise la tolérance. Cet atelier est un temps où les adultes cessent d’être des repères pour les enfants. Moins les adultes en disent (avec des mots mais également avec des éléments de communication non verbale), plus le temps de partage de pensée et de questionnements est libre.

Cet atelier philosophique, sans validation ni jugement, permet de faire émerger une pensée qui questionne et qui chemine, qui ne cherche pas à trouver une vérité mais qui révèle différentes facettes. C’est un temps privilégié d’ouverture de la pensée et de mise en pratique de la pédagogie coopérative.

>>> Passer à la pratique et philosopher avec les enfants.

 

2.Un temps de réunion de classe pour faire vive la pédagogie coopérative 

C’est un temps d’apprentissage de la gestion des difficultés rencontrées afin de trouver ensemble des solutions qui satisfasse tout le monde. Les enfants apprennent à gérer la prise de parole, le temps, l’écoute, la levée des objections.

Jane Nelsen, autrice du livre La discipline positive en famille et à l’école, comment éduquer avec fermeté et bienveillance, le définit comme  une opportunité régulière et planifiée d’environ 15 à 30 minutes par semaine pour apprendre à s’apprécier de façon positive, à se concentrer ensemble sur les solutions qui faciliteront le plaisir de vivre ensemble et à développer les compétences sociales nécessaires au plein épanouissement de chacun.

>>> Passer à la pratique en utilisant la justice restaurative à l’école.  

 

3.Un temps spécifique d’apprentissage de la paix : la paix avec soi-même, avec les autres et avec son environnement

La paix avec son environnement se vit de façon transversale. On peut l’imaginer à travers des immersions régulières à l’extérieur (ferme, forêt, jardin potager à l’intérieur de l’enclos de l’école, admiration de la beauté et de la gratuité dehors, que ce soit dans la cour de récréation ou hors des murs de l’école).

La paix avec soi-même s’apprend avec la reconnaissance du vocabulaire et du ressenti de ce que l’on appelle une émotion. Cela peut également passer par des exercices corporels (yoga, respiration, relaxation, étirements).

L’enfant peut aussi trouver cet espace de paix dans des activités artistiques. Le recentrage peut se faire autour d’un coloriage ou en regardant quelque chose de beau (dans un coin du beau par exemple installé dans la classe).

La paix avec les autres s’apprend au travers de jeux coopératifs qui permettent l’apprentissage ludique de postures favorisant la coopération, le “faire ensemble”. Chaque enfant peut être formé à l’écoute active et à la communication non violente afin de savoir résoudre une situation conflictuelle dans le respect mutuel et de savoir faire une médiation.

Les enfants apprennent à identifier et utiliser leurs talents, tel que décrit par Ken Robinson, et à connaître le fonctionnement de leur cerveau.

Il existe des jeux coopératifs spécialement conçus pour sensibiliser les enfants à l’entraide et à la solidarité.

 

Isabelle Peloux nous invite à nous former en permanence et à faire preuve de créativité pour incarner une école respectueuse et efficace, inscrite dans une pédagogie coopérative. Par ailleurs, les parents sont une source d’inspiration et d’idées. Nourrir le lien avec les parents permet de mettre en place un climat plus propice aux apprentissages.

Par ailleurs, changer même une toute petite chose, c’est déjà changer. Puisque nous servons de repères et de modèles aux enfants, nous avons beaucoup à gagner à cultiver notre intériorité et à être dans une démarche d’apprentissage nous-mêmes.

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Plus d’inspiration et de ressources pour une école qui cultive les potentiels de chaque élève dans le livre Changez l’école de Ken Robinson (éditions Playbac). Ken Robinson y présente de nombreuses écoles innovantes, toutes différentes les unes des autres puisqu’il n’y a pas un modèle ou une méthode unique. A chacun et chacune de s’emparer de ressources utiles et de les incarner dans une pratique quotidienne non figée pour une pédagogie coopérative.

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