Poser des questions pour mieux apprendre, ça s’apprend ?
(Se) poser des questions, ça s’apprend ?
On apprend d’autant mieux quand on sait répondre à des questions et surtout quand on sait inventer nos propres questions.
Dans le contexte scolaire, on peut aider les enfants à apprendre et à réviser plus efficacement en les aidant à se poser des questions.
Poser des questions pour mieux apprendre !
Lors des devoirs et des révisions, ces questions peuvent prendre plusieurs formes :
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Imaginer les types de questions qui constitueront l’évaluation en classe
Un parent ou un enseignant peut aider un enfant à comprendre, apprendre et mémoriser en lui demandant d’imaginer :
- les types de questions qui seront posées lors de l’évaluation en classe (QCM ? commentaire de documents ? récitation devant la classe ? successions de problèmes ?)
- leurs contenus (sur quoi porteront les questions en fonction des indications de l’enseignant, des exercices faits en classe, des évaluations précédentes).
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Imaginer l’environnement dans lequel l’enfant devra restituer les connaissances
Il s’agit aussi d’imaginer l’environnement dans-lequel l’enfant sera amené à mobiliser ses connaissances (face à sa feuille en classe, face à ses camarades au tableau, en relation duelle avec l’enseignant…).
L’imagination joue ici un grand rôle car elle va déterminer le projet d’apprentissage.
Ce n’est pas la même chose pour un enfant d’apprendre une poésie avec le projet de la réciter le soir même à ses parents dans sa chambre que de l’apprendre pour la réciter le sur-lendemain en classe devant ses camarade et son enseignant.
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Combler les trous à partir des connaissances existantes de l’enfant : “Qu’est-ce que je sais déjà sur le sujet ?”
Partir de ce que l’enfant connait déjà ou de ce qu’il a retenu sur un sujet afin de combler les trous.
Inciter l’enfant à se poser la question “Qu’est-ce que je sais déjà sur le sujet ?” encourage la récupération d’informations en mémoire avant d’attaquer des révisions.
Cette recommandation permet d’activer les neurones à plusieurs reprises et d’entretenir les connexions entre les neurones.
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Guider vers la connaissance avec des questions de récupération en mémoire
Quand l’enfant pose une question à un adulte, cet adulte pourrait saisir cette opportunité pour ne pas répondre trop vite mais le guider vers les connaissances manquantes à partir ce que l’enfant sait déjà. L’adulte pourra inciter l’enfant à se poser des questions comme :
“De quoi ai-je besoin pour répondre à ces questions ?”
“Où puis-je trouver ces informations ?”
“A quel moment en a-t-on parlé en classe ?”
“Ai-je fait un exercice qui s’en rapproche ?”
“Ais-je lu un texte ou commenté un document sur le sujet en classe ou à l’occasion de devoirs précédents ?”
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Se poser des questions ouvertes
Les questions ouvertes (qui n’admettent pas une réponse comme oui ou non, qui ne proposent pas de choix dans la formulation comme “La voiture est bleue ou rouge ?) peuvent amener l’enfant à trouver des solutions tout seul.
Les questions ouvertes peuvent commencer par “Comment ?”, “Pourquoi ?”, “Qui ?”, “Quand ?”, “Où ?”, “Quel ?”…
Le jeu de la boîte à chaussures pourra aider les enfants à s’entraîner à poser des questions ouvertes.
Audrey Akoun et Isabelle Pailleau proposent une carte des questions ouvertes dans leur livre Apprendre autrement avec la pédagogie positive :
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Demander à l’enfant de reformuler une consigne
Il arrive souvent que les enfants ne comprennent pas ce qui leur est demandé dans un énoncé. Il peut être utile d’éloigner physiquement la question de la réponse. Ainsi, on peut demander à l’enfant de se déplacer dans une autre pièce, d’y relire l’énoncé avec le projet de reformuler la consigne, de laisser le cahier dans cette pièce et de revenir dans la pièce initiale pour expliquer la question avec ses propres mots.
L’éloignement physique et le mouvement associé pourront activer les fonctions cognitives de manière inhabituelle.
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Inciter l’enfant à inventer des questions dont les réponses appelleront des mots précis
L’enfant peut imaginer des questions qui l’obligeront à utiliser des mots importants dans un cahier ou un livre. Par exemple, imaginer une question dont la réponse utilise les mots écrits en gras ou soulignés, les mots définis dans l’encadré “A retenir” de la leçon à apprendre.
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Avoir recours aux 5 questions clés de la compréhension
Dans son livre « Objectif mémoire« , Hélène Weber reprend les cinq questions de la compréhension formulées par Guy Sonnois :
- c’est quoi ?
- pour quoi faire ?
- comment ?
- avec quoi ?
- pourquoi ?
Sources :
La lettre d’Initiative et Formation n°111 (novembre 2014)
Réussir, ça s’apprend – Antoine de la Garanderie
Apprendre Autrement avec la Pédagogie Positive – A la maison et à l’école, (re)donnez à vos enfants le goût d’apprendre – I. Pailleau et A. Akoun