Le rôle de l’inhibition cérébrale selon Olivier Houdé (Le cerveau apprend en inhibant)
Le rôle de l’inhibition cérébrale selon Olivier Houdé (Le cerveau apprend en inhibant)
Le rôle de l’inhibition cérébrale dans l’apprentissage
L’inhibition cérébrale est la capacité à contrôler ou bloquer nos intuitions, nos habitudes ou nos stratégies spontanées. L’inhibition est un processus qui se déroule dans le cerveau quand des groupes de neurones relâchent des hormones inhibitrices qui nuisent à l’activation d’autres neurones. la région en question a plus de mal à s’activer ou ne s’activera pas du tout.
L’inhibition est surtout en lien avec les apprentissages difficiles. L’apprentissage ne se fait pas de manière linéaire (on passe d’un niveau 1 à un niveau 2 puis à un niveau 3) car certaines erreurs sont persistantes et il est nécessaire de développer l’inhibition cérébrale chez les apprenants pour que ces erreurs persistantes n’émergent pas à nouveau.
Les adultes et les experts dans un domaine activent des régions cérébrales liées à l’inhibition. Ces derniers seraient donc en train d’inhiber une ou des fausses conceptions qui n’aurait jamais disparu dans leur cerveau malgré les apprentissages et les expériences.
Même les scientifiques doivent faire preuve d’inhibition (dont ils n’ont pas conscience) pour contrôler leur intuition que leur cerveau sait être fausse. Quand on apprend, une conception antérieure ne disparaîtrait jamais vraiment et c’est l’inhibition cérébrale qui prend le relais pour que la conception apprise puisse émerger face à la croyance.
Ainsi apprendre, ce serait à la fois changer de conceptions mais aussi apprendre à contrôler les conceptions initiales pour arriver à une connaissance scientifique.
Parfois, les erreurs ne proviennent donc pas d’un manque de connaissances mais d’une incapacité à inhiber une autre stratégie inadaptée.
Voir la vidéo de Olivier Houdé : Le cerveau apprend en inhibant
Recommandations pédagogiques pour renforcer l’inhibition cérébrale
La flexibilité cognitive, c’est être capable d’inhiber ce qu’on fait naturellement quand cela est mal adapté à la situation.
« Muscler » l’inhibition cérébrale permet de dépasser les erreurs persistantes une fois pour toute :
- il existerait un lien entre activité physique et inhibition.
- les personnes qui parlent deux langues (ou plus) couramment ont une capacité d’inhibition supérieure à la moyenne. Cet état de fait soutient l’idée d’un apprentissage précoce d’une langue étrangère.
- jouer à des jeux de contrôle permettrait de développer les mécanismes d’inhibition cérébrale (Jacques a dit, jeu des chaises musicales, jeu de la statue quand la musique s’arrête, 1 2 3 soleil…).
- prévenir les apprenants de l’existence de pièges et leur apprendre à les reconnaître favorise l’inhibition cérébrale.
- au delà de demander aux élèves de trouver les réponses justes, il serait pertinent de leur apprendre à identifier et trier les réponses pièges.
- comme les croyances fausses ne disparaissent jamais vraiment, les apprenants gagneraient à confronter leurs croyances et les connaissances apprises pas seulement au début d’une séquence d’enseignement mais à différents moments de l’apprentissage.
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Pour aller plus loin : Apprendre à résister d’Olivier Houdé (éditions Le Pommier). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.