Trouver des solutions avec les élèves : la résolution de problème peut remplacer les punitions en classe 

Trouver des solutions avec les élèves : la résolution de problème peut remplacer les punitions en classe

Trouver des solutions avec les élèves punition

Comment remplacer les punitions en classe ?

Quand un problème émerge en classe, il est possible de solliciter l’avis et l’imagination des élèves pour trouver des solutions afin de le régler. L’idée est d’envisager la situation comme un casse-tête où certains choses ont besoin d’être changées pour que les adultes et les enfants se sentent en sécurité, en confiance et dans des conditions propices aux apprentissages. Les adultes ont des besoins et les enfants aussi; de même, les adultes ont des idées et les enfants aussi. Ce qui ne fonctionne pas n’est pas envisagé comme une chose à punir, mais comme une opportunité d’améliorer les choses à l’école.

En classe, il est possible de prévoir un temps d’échange balisé et annoncé comme tel : “Nous avons un vrai problème et j’ai besoin que nous trouvions une solution. Nous allons faire un brassage d’idée tel jour à telle heure et vous pourrez tous donner vos idées pour résoudre ce problème”. L’outil de résolution de problème nécessite de mobiliser un certain temps et peut être appliqué avec un seul enfant (en tête à tête avec l’enseignant) ou bien en groupes, voir en classe entière.

Remplacer les punitions : perdre du temps… pour en gagner 

Prendre ce temps pour régler un problème de cette manière peut paraître fastidieux mais résoudre un problème une fois en une demi-heure peut éviter que ce même problème se reproduise encore et encore tout au long de l’année scolaire… Parfois, perdre du temps à court terme, c’est en gagner à long terme.

La résolution de problème est un outil qu’on peut utiliser pour toutes sortes de problématiques courantes dans les écoles (un élève qui arrive régulièrement en retard, un enfant qui ne fait pas ses devoirs, élèves qui s’interrompent les uns les autres, conflits entre les enfants…)

Annoncer une résolution de problème peut passer par des mots comme “J’ai besoin que nous parlions de ce qui m’a dérangé/ peiné/ ennuyé/ mis en colère. Je voudrais qu’on voir comment on peut résoudre cela.”

Les étapes de la résolution de problème en classe

La résolution de problèmes passe par plusieurs étapes :

  • écouter le point de vue de l’enfant et ses émotions sans chercher à les recadrer ou les minimiser : ce qui s’est passé, ce qui n’a pas fonctionné

L’idée est d’écouter l’élève avec l’intention de valider et reformuler les pensées et les émotions de l’enfant, en l’encourageant à développer : “Ah, je vois, tu n’aimes pas quand Léa te prend ton stylo sans te demander la permission. Hum, ça te met vraiment en colère parce que tu lui as déjà dit. Et en plus, ça se reproduit tous les jours. C’est bien ça ?”

Tous les sentiments doivent pouvoir être exprimés. Donner l’occasion de nommer les ressentis, c’est précisément éviter que les non-dits se transforment en passage à l’acte violent. Il est important que l’enfant se sente écouté, soutenu, compris et entendu pour qu’il exprime ses sentiments jusqu’au bout, sans honte ni peur d’une sanction. La communication non verbale des adultes est primordiale pour passer ce message d’écoute empathique.

Un enfant qui a vidé son sac est ouvert à trouver des solutions en coopération, en collaboration avec l’adulte.

  • parler de nos sentiments d’adultes

Une fois que nous nous sommes connectés à ce que l’enfant vit, nous allons pouvoir exprimer ce que nous-mêmes vivons et ressentons : “Tu sais, moi, je ne peux pas laisser deux enfants se chamailler bruyamment dans ma classe. C’est important pour moi de savoir que chacun se respecte dans ma classe. C’est pourquoi on va chercher des solutions.”

  • inviter les enfants à chercher des solutions spécifiques 

L’idée de cette étape est de lister toutes les idées, même les idées loufoques ou les idées infaisables (comme l’intervention de martiens ou le fait de changer de changer de classe). L’adulte note toutes les propositions sans les commenter (car le choix des idées faisables et acceptables interviendra dans un deuxième temps). Les enfants ainsi débridés pourront avoir des idées auxquelles on n’aurait pas pensé. L’adulte peut également proposer et noter ses propres idées.

Les enfants deviennent acteurs et développent leur sens de la responsabilité car ils sont vus comme faisant partie de la solution, plutôt que comme fauteurs de troubles.

  • choisir les idées à garder

C’est l’étape du tri : les enfants ont autant de poids que les adultes dans le choix des idées à écarter. L’objectif est d’arriver à des compromis : cela veut dire que ce n’est pas exactement ce que l’adulte avait imaginé, ce n’est pas non plus exactement ce que les élèves avaient imaginé. En partant des idées listées, d’autres idées vont émerger car les uns et les autres vont pouvoir lâcher du lest afin de trouver la solution acceptable par tous et applicable en l’état.

  • déterminer concrètement en quoi consiste la solution

La solution doit être concrète : Quoi ? Comment ? A partir de quand l’appliquer ? Comment savoir si c’est un succès ? Quand se revoir pour faire un point ? Quels changements effectuer si la solution a besoin d’être affinée ?

Si la solution s’avère inefficace, alors on se remet à la table des négociations. 

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