Le stress de la rentrée scolaire : comment le réduire chez les enfants ?
Le stress de la rentrée scolaire : comment le réduire chez les enfants ?
La rentrée scolaire peut être source de stress pour certains enfants et adolescents après les grandes vacances d’été (et encore plus chez ceux qui changent de niveau comme l’entrée à la maternelle, au CP ou encore au collège).
Qu’est-ce que le stress ?
Le stress est une réaction à des facteurs externes et tend à être temporaire, tandis que l’anxiété est un sentiment plus général et persistant, qui peut devenir envahissante et interférer avec la vie quotidienne, avec des manifestations physiques (tensions musculaires, troubles du sommeil) et psychologiques (peur, ruminations mentales). L’anxiété ponctuelle avant la rentrée scolaire est normale et passagère car la rentrée cumule les facteurs générateurs de stress (perte de contrôle de l’emploi du temps, imprévisibilité, nouveauté et ego menacé). Ce stress ou cette anxiété ponctuelle est utile car il prépare le corps à faire face à l’épreuve : il réveille, accroît la vigilance et donne de l’énergie. Beaucoup d’enfants ne savent pas que cette réponse de stress est utile et peuvent paniquer complètement (hyperventilation, perte de moyens intellectuels…) Un stress prolongé peut évoluer vers de l’anxiété marquée par un sentiment général de peur, d’inquiétude ou de malaise.
L’évitement est l’essence qu’on met dans la voiture de l’anxiété (expression de Sonia Lupien, directrice du Centre d’études sur le stress humain à Montréal). Mieux vaut développer la tolérance des jeunes aux émotions désagréables et les outiller avec des stratégies de régulation émotionnelle. Chercher à supprimer l’émotion ne fonctionne pas très bien. Se dire “Non, tout va bien, je ne suis pas stressé, il n’y a aucune raison de stresser” a plutôt tendance à renforcer le stress qu’à le faire baisser.
Réduire le stress de la rentrée scolaire des enfants
Une manière efficace d’accompagner un enfant qui appréhende la rentrée scolaire est d’accueillir les émotions qui le traversent, refléter ce qu’il se dit et lui manifester de la compréhension. Quand un adulte se relie à ce que l’enfant vit, ce dernier voit son besoin d’empathie nourri et peut s’apaiser. Le dialogue peut alors intervenir dans une deuxième temps pour recadrer les pensées anxieuses.
Les enfants anxieux à l’idée de la rentrée scolaire ne sont pas tous anxieux pour les mêmes raisons. Il est donc utile de mettre des mots sur les peurs spécifiques de chaque enfant afin de pouvoir apporter des réponses spécifiques elles aussi. De plus, le simple fait de nommer les émotions difficiles avec précision en réduit l’intensité. Réduire le stress de la rentrée scolaire peut passer par le fait de :
- Respecter les émotions des enfants sans entrer dans un jeu de pouvoir : “je vois que tu as peur et que c’est difficile pour toi”
- Reformuler sans juger, sans commenter ni intervenir : “oh, tu es triste”, “tu n’en as pas envie du tout”
- Accueillir l’émotion en respectant les nuances vécues par l’enfant : “tu es tellement triste à l’idée de retourner à l’école, tu n’en as pas du tout envie !”
- Écouter avant de consoler : “je vois que tu te sens mal”
- Écouter de l’intérieur ce que l’enfant est en train de vivre : “Tu ressens plusieurs émotions mélangées, on dirait. J’ai l’impression qu’il y a de la tristesse, de la peur. Est-ce que c’est ça ?”
- Valider le vécu : “Tu as le droit de ne pas avoir envie, c’est vrai, tu préfèrerais rester en vacances, je peux comprendre ça.”
Développer la tolérance des enfants aux émotions désagréables
Une fois les émotions accueillies et les pensées identifiées, il est possible de montrer aux enfants comment les contre carrer. Cela peut passer par le fait de faire un tableau avec deux colonnes :
- la première colonne sera intitulée “Ce qui me fait peur” et fera la liste des pensées à l’origine de l’anxiété;
- la deuxième colonne sera intitulée “Ce qui va m’aider” et fera la liste de choses à faire pour contre-carrer chaque pensée anxieuse.
Il est possible de s’appuyer sur l’expérience passée et les compétences pour relire la situation contribue à diminuer l’effet du déclencheur (par exemple : “Je suis déjà passée par là, c’est vrai que c’est un peu effrayant un début et j’ai déjà montré que j’en étais capable”.)
Par ailleurs, les enfants sont des éponges et les adultes qui les entourent sont des modèles dans l’apprentissage de la gestion du stress. Si nous voulons diminuer le stress des enfants à l’idée de la rentrée scolaire, nous pouvons commencer par nous-mêmes (sur le célèbre principe du masque à oxygène à bord des avions, à savoir mettre son masque avant de chercher à aider les autres). Nous pouvons travailler sur notre stress en tant qu’adultes mais aussi en tant que parents (en s’appuyant sur nos qualités humaines, nos valeurs, notre personnalité plutôt que sur des modes d’emploi de parentalité parfaite).
Quand les troubles d’anxiété et le stress à haut niveau affectent la qualité de vie, entraînent de la souffrance permanente et perturbent la dynamique familiale, un soutien auprès d’un professionnel peut s’avérer nécessaire. Votre médecin traitant est votre premier interlocuteur pour aborder cette problématique.
>>>Télécharger le visuel sur le stress de la rentrée scolaire au format PDF pour l’imprimer
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