Méthode pour mieux apprendre

Méthode pour mieux apprendre

Méthode pour mieux apprendre

 

La meilleure méthode pour mieux apprendre, c’est de sortir du mode automatique. Relire, surligner, recopier sur des fiches Bristol sont des techniques passives, qui peuvent précisément être réalisées en mode automatique. Elles sont donc peu efficaces pour apprendre. 

Les collégiens, lycéens et étudiant sont nombreux à se demander comment mieux apprendre. Parfois, ils ont fait l’effort d’écouter pendant le cours, de lire ou relire la leçon, de refaire un ou deux exercices, mais ils n’arrivent pas à ressortir les informations pourtant révisées lors du contrôle. Les élèves ont mis dans leur mémoire les informations à apprendre, mais ils ont l’impression d’avoir tout oublié (ou presque) alors que, en réalité, c’est le processus de récupération qui fait défaut. 

Mieux apprendre, c’est créer beaucoup d’amorces au moment de l’encodage

Plus il y a d’amorces pour une information, plus cette information est accessible.

Quand on écoute le professeur, quand on lit une leçon ou quand on regarde une vidéo, l’information va se loger dans la mémoire à long terme par de petites accroches, comme des poignées de porte, qui permettront la récupération lors de l’effort de restitution. En sciences cognitives, on appelle ces accroches des “indices de récupération“. Ils agissent comme des amorces. Le problème est que ces amorces peuvent être affaiblies, voire perdues. La connaissance est bel et bien présente dans la mémoire à long terme, mais elle n’est plus accessible : c’est comme si on l’avait oubliée. Il n’y a plus de poignée pour attraper l’information et la charger dans la mémoire de travail. La mémoire de travail (ou mémoire à court terme) est la zone “accessible” de la mémoire. Les sciences cognitives ont montré que plus il y a d’amorces (ou d’indices de récupération) pour une information dans la mémoire à long terme, plus cette information est accessible dans la mémoire à court terme au moment voulu. Mieux apprendre, c’est donc créer beaucoup d’amorces et, en même temps, réviser plusieurs fois une même leçon pour éviter que ces amorces se perdent, comme c’est le cas pour une chemin défriché en forêt mais qui est recouvert de broussaille si personne ne l’emprunte pendant plusieurs semaines. 

Multiplier les amorces et les indices de récupération 

Les amorces peuvent prendre des forme différentes car c’est la multiplication des modes d’apprentissage qui est importante : 

  • une association avec une anecdote personnelle,
  • un moyen mnémotechnique connu (des exemples de moyens mnémotechniques courants) ou bien à inventer,
  • un dessin illustratif,
  • un nombre de points clés qu’il faudra dérouler (par exemple : Je sais qu’il y a 4 couches dans l’atmosphère. N°1… N°2… N°3… N°4…),
  • un schéma ou diagramme avec les liens des informations entre elles.

Mettre dans sa tête une information laissera une trace dans la mémoire plus longtemps quand cette information est encodée de différentes manières et quand elle est traitée de manière riche (en faisant des comparaisons ou des métaphores avec d’autres matières, en multipliant les exemples, en combinant plusieurs sens comme l’ouïe, le toucher et la vue).

Plus une information est riche et inscrite dans un contexte, plus elle sera facile à retrouver en mémoire car les repères sont nombreux, comme des fils à tirer pour retrouver l’entièreté de l’information. Cela peut passer par le fait de réorganiser les notes de cours sous la forme d’un guide d’étude personnel (exemple : souligner, recopier les mots en gras sur une feuille, réaliser une carte mentale/un schéma/un Sketchnote/un lapbook/une carte conceptuelle, créer des fiches de révisions, élaborer un palais de mémoire…) En complément, il est utile de faire un bilan de chaque chapitre avec les mots et concepts clés, les définitions à connaître, se tester sur ces éléments et relever les termes incompris ou mal maîtrisés puis les retravailler spécifiquement.

Répéter pour exposer plusieurs fois le cerveau à l’information à apprendre.

Il faut répéter pour exposer plusieurs fois le cerveau à l’information à apprendre. Il ne suffit pas de passer beaucoup de temps une seule fois sur la leçon à apprendre : il faut revenir dessus plus tard dans le temps. Une seule séance de révision ne suffit pas pour apprendre à long terme. Au bout de 24 heures, on commence à oublier et il est utile de réactiver.

Toutefois, réactiver, ce n’est pas simplement relire. S’auto-tester est une bonne manière d’apprendre, c’est-à-dire se poser des questions sans le cours sous les yeux et, encore mieux, sans même l’avoir relu avant. Les tests prennent donc la forme de quizz en inventant des questions à partir de la leçon et les réponses seront des éléments de la leçon à connaître : cela peut se faire sous forme de flash cards. Il existe des sites et des applications pour créer des flash cards dans le cadre de sessions de révisions. On peut citer Anki ou bien le site ladigitale.dev .

Mieux apprendre, c’est faire des efforts.

Le rappel libre, qui consiste à reformuler la leçon avec ses propres mots, est également une méthode efficace pour mieux apprendre. Ce rappel libre doit passer par des efforts : mieux apprendre, c’est se forcer. Il est utile de prendre une feuille blanche et de noter tout ce dont on se souvient, en y passant du temps et en allant au bout des choses, sans se contenter des premières idées de surface qui viennent en tête. On peut se forcer à y passer 5 minutes en réglant un minuteur et en restant devant la feuille jusqu’à ce que ce minuteur sonne.

Mieux apprendre, c’est surtout créer des liens entre des concepts à travers une posture active. Faire des efforts, c’est construire des connexions entre les éléments à apprendre. Ces relations peuvent être chronologiques, causales (lien de cause à conséquence), thématiques ou encore opposées (penser à tel sujet fait penser à son contraire). Mieux apprendre, c’est créer du sens et relier des connaissances nouvelles avec des connaissances antérieures. Créer du sens peut passer par une réflexion sur le contenu même du cours : pourquoi le professeur a indiqué la définition de ce mot et pas une autre ? est-ce qu’il existe plusieurs démonstrations à ce théorème ? comment j’expliquerais cela à un enfant de 8 ans ?