Les enfants difficiles : mieux les comprendre pour les accompagner (parents et professionnels de l’éducation)
Les enfants difficiles : mieux les comprendre pour les accompagner (parents et professionnels de l’éducation)
Définir ce qu’est un enfant difficile
Dans son livre Mon enfant est insupportable, Isabelle Roskam, docteur en sciences psychologiques, estime que les comportements difficiles peuvent être déclinés selon six catégories.
Déconstruire l’idée que c’est la faute des parents
Isabelle Roskam s’insurge contre l’idée selon laquelle les parents auraient les enfants qu’ils méritent. Certains enfants sont tout simplement plus faciles à élever que d’autres… ce qui signifie que d’autres sont plus difficiles à élever.
De même, il est erroné de croire que les comportements difficiles se rencontrent en priorité chez les familles défavorisées socialement et économiquement.
Evaluer les comportements difficiles
Une combinaison de facteurs explique les comportements difficiles de certains enfants.
->Les croyances et attitudes des parents
Isabelle Roskam qualifie les relations entre parent et enfant de “bidirectionnelle” : le parent influence certes le développement de son enfant, mais l’enfant, à travers ses caractéristiques propres, influence en retour les pratiques éducatives de son parent.
En outre, un enfant difficile peut devenir le bouc émissaire de la famille. Plus les différences de traitement dans la fratrie s’accentuent, plus l’enfant risque de déclencher des comportements difficiles en réaction à l’injustice et à l’hostilité qu’il perçoit.
Enfin, la relation entre un parent et son enfant est une rencontre entre deux individualités, qui peut se révéler plus ou moins heureuse. Un parent très nerveux peut renforcer le tempérament inné nerveux de son enfant et la relation risque d’être explosive. Un parent qui présente des sautes d’humeur risque de renforcer l’anxiété d’un enfant au terrain anxieux, rendant la relation éducative plus délicate.
La plupart des parents veulent le meilleur pour leur enfants, mais ils ne sont pas informés ou outillés pour être efficaces. C’est OK de se tromper en voulant faire de son mieux car les relations humaines ne reposent pas sur une science exacte.
->Les gènes
->La nature de l’attachement
Les comportements difficiles chez l’enfant s’expliquent parfois par des causes affectives, en lien avec des problèmes d’attachement. La théorie de l’attachement, telle que conçue par J. Bowlby, indique qu’un bébé a besoin d’être sécurisé,dès sa naissance, par des adultes qui répondent à ses besoins. La figure d’attachement principale est généralement la personne qui s’est le plus occupée du bébépendant les premiers mois parce que c’est la personne qui donne le plus le sentiment de sécurité au bébé. Le bébé peut transposer sa confiance à des figures d’attachement secondaires si sa première expérience avec sa figure d’attachement principal s’est bien passée. En effet, si ses parents ont répondu à ses besoins de façon cohérente et régulière, le bébé en attendra autant des nouvelles personnes qui s’occupent de lui.
Les premières expériences affectent influencent la manière qu’a un enfant d’aborder la vie. Les figures d’attachement n’ont pas à être parfaites mais les figures sécurisantes savent examiner leurs erreurs, réparer la relation et apporter globalement un climat de sécurité physique et affectif à l’enfant. Il arrive, pour une raison ou une autre, que des relations d’attachement se construisent de manière insécurisée entre un bébé et ses parents.
->Une immaturité neurologique
La capacité d’inhibition des jeunes enfants est également en cours de maturation et leur impulsivité est normale. Ils éprouvent des difficultés à ne pas dire tout haut ce qu’ils pensent et à maintenir leur attention sur des tâches qui durent.
->Une difficulté à décoder les informations à disposition
Certains enfants ne parviennent pas à traiter l’information relationnelles et contextuelle.
->Un déficit du langage
Certains enfants ne disposent pas – ou pas encore – des compétences verbales lui permettant de se faire comprendre ou de bien comprendre les consignes.
Pour aller plus loin : Donner des instructions claires et bienveillantes est plus efficace que proposer des choix aux jeunes enfants.
->Des causes neurologiques, organiques ou psychiatriques
D’autres causes encore peuvent être responsables des comportements difficiles chez l’enfant. Les enfants traumatisés peuvent connaître des épisodes de violence ou autres comportements qui posent des difficultés aux adultes. Les enfants traumatisés avec un niveau d’anxiété élevé et des réactions au stress désorganisées ont besoin de connaître une contenance physique et émotionnelle forte avant que tout engagement dans les apprentissages scolaires soit possible.
->La socioculture occidentale
Isabelle Roskam ajoute qu’il ne faut pas oublier l’impact du contexte socioculturel dans lequel les membres de la famille vivent.
Penser le contexte pour aborder les causes des comportements difficiles (et pas seulement les manifestations comportementales)
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Source : Mon enfant est insupportable : comprendre et accompagner les enfants difficiles de Isabelle Roskam (éditions Mardaga). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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