Le jeu des trois figures : prévenir le harcèlement scolaire en cultivant l’empathie (Serge Tisseron)
Le jeu des trois figures : prévenir le harcèlement scolaire en cultivant l’empathie (Serge Tisseron)
Une vidéo (14 min) pour présenter le jeu des trois figures élaboré par Serge Tisseron pour prévenir la harcèlement scolaire. Serge Tisseron commence par définir la notion d’empathie, ainsi que ses différents niveaux et ses dangers, de sympathie et de compassion.
L’empathie apparait chez les petits entre 8 et 12 mois : c’est l’empathie émotionnelle, dans le sens où le bébé est capable de ressentir les émotions de l’autre en sachant qu’il est distinct de l’autre. Avant cet âge là, l’enfant est plus dans la sympathie (ou la résonnance émotionnelle) car il a les mêmes émotions que l’adulte car il ne fait pas encore une nette différence entre l’adulte et lui. L’empathie cognitive est une deuxième forme d’empathie : elle apparaît aux alentours de 4,5 ans. C’est la capacité de l’enfant de pouvoir se représenter l’état mental de l’autre. L’empathie définie comme attention à l’autre ou préoccupation pour son bien-être, altruisme, entraide ou encore solidarité est définie par certains spécialistes comme compassion. Serge Tisseron propose de considérer l’empathie émotionnelle et l’empathie cognitive comme le premier niveau d’une pyramide. Le deuxième niveau serait la capacité à se mettre à la place de l’autre, tout en acceptant que l’autre se mette à ma place? Ce type d’empathie comporte un risque en soi : on peut être manipulé par autrui si celui-ci nous comprend bien. L’empathie n’est pas toujours utilisée à des fins positives : comprendre l’état mental de l’autre peut être mis au service de la solidarité et de la réciprocité ou bien au service du désir d’emprise. Un troisième niveau de l’empathie serait la capacité à accepter que l’autre m’informe sur moi de choses que j’ignore sur moi-même : c’est l’empathie réciproque et mutuelle.
Développer l’empathie est trop vague. Cela permet de comprendre les émotions d’autrui, de communiquer avec les mimiques et les gestes associés aux émotions, mais développer l’empathie n’est pas nécessairement développer l’éthique ou la morale.
Le Jeu des Trois Figures est une activité théâtrale que Serge Tisseron a imaginé en 2006 pour développer l’empathie de la maternelle au collège et pour réduire la violence. Il est appelé ainsi en référence aux trois personnages :
- l’agresseur,
- la victime,
- le tiers, que celui-ci soit simple témoin, redresseur de torts ou sauveteur.
Chaque enfant est amené à jouer tous les rôles, régulièrement (idéalement une fois par semaine). Chaque enfant expérimente ainsi chaque position dans une relation et peut sortir de son rôle habituel (de caïd par exemple).
Il est maintenant présent dans de nombreuses écoles maternelles et élémentaires, et dans quelques collèges. Un site est consacré à ce jeu : http://3figures.org/fr/
Un exemple d’application du jeu des 3 figures en classe
Une vidéo (12 min) de yapaka.be qui montre comment augmenter l’empathie plutôt que chercher à réduire la violence en punissant les agresseurs ou en faisant des leçons de morale.
Pour aller plus loin : Le jeu des trois figures en classes maternelles de Serge Tisseron (éditions Fabert). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.