3 jeux pour apprendre à vivre ensemble en classe et éduquer à l’empathie

3 jeux pour apprendre à vivre ensemble en classe et éduquer à l’empathie

3 jeux pour apprendre à vivre ensemble en classe et éduquer à l'empathie

L’éducation à l’empathie permet de cultiver une autre forme d’intelligence que le QI. Cette forme d’intelligence émotionnelle et relationnelle  suppose l’acquisition de nouvelles compétences qui peuvent être cultivées en classe.

Comme les maths ou la lecture, la vie affective est un domaine où l’on peut faire preuve de plus ou moins d’habileté et qui exige un ensemble spécifique de compétences. L’aptitude émotionnelle est une métacapacité; elle détermine avec quel bonheur nous exploitons nos autres atouts y compris notre intellect. – Daniel Goleman

Je vous propose une sélection de jeux proposés par Omar Zanna dans son livre Apprendre à vivre ensemble en classe. J’ai sélectionné ces jeux pour leur aspect de sensibilisation aux situations de handicap.

1.La vision aveugle

Ce jeu met en scène un affrontement de plusieurs équipes de 3 ou 4 élèves dont un des membres a les yeux bandés et n’a pas le droit de parler. L’élève qui occupe ce statut a pour consigne de réaliser un parcours défini (direction à suivre, obstacles à franchir ou à éviter…). Il vaut mieux commencer avec des parcours simples et courts.

Ses coéquipiers doivent le guider uniquement par la voix. L’un des coéquipiers sera en charge de veiller à ce que les membres de l’autre équipe respectent bien le règles (guider celui qui a les yeux bandés seulement avec la voix, l’élève aux yeux bandés suit bien le trajet). Si ce n’est pas le cas, il est possible d’introduire des gages (qui seront exposés avant le début du jeu comme une immobilisation d’une minute par exemple).

L’objectif de ce jeu est de travailler la coopération, la clarté des consignes, l’empathie pour l’élève aux yeux bandés et l’écoute attentive.

Une fois qu’un des élèves aux yeux bandés termine son trajet, le jeu est fini. Un retour verbal sera proposé à tous les joueurs pour voir comment les uns et les autres se sont sentis et en quoi ces émotions les ont poussés à agir. L’adulte peut introduire et relancer le retour verbale par des questions du type “Qu’a ressenti celui qui avait les yeux bandés (de son point de vue propre et de celui des autres joueurs) ?”, “Qu’est-ce qui était dur ?”, “Pourquoi ?”, “Comment avez-vous fait pour que cela soit plus facile ?”, “Que pouvez-vous faire pour vous améliorer en tant qu’équipe ?”…

A chaque rotation, les joueurs d’une même équipe changent de rôle.

Avec des élèves familiers de ce jeu, il est possible de complexifier les parcours, les gages et de jouer en équipes plus grandes (deux élèves aux yeux bandés se donnent la main).

2.Le jeu du gagnant-gagné

Le jeu du “gagnant-gagné” permet de susciter de l’empathie à travers le corps. Deux équipes se rencontrent. Le but du jeu est de réaliser 10 passes d’affilée sans chute du ballon pour marquer un point. A chaque point marqué, l’équipe handicape un de ses joueurs de manière différente : main dans le dos, main attachée à la cuisse, cloche pied… Tous les coéquipiers devront se mettre d’accord pour savoir quel handicap appliquer et à quel joueur.

L’équipe qui arrive à handicaper tous ses membres remporte la première manche.

Lors de la seconde manche, le jeu se fait à rebours : au début, tous les joueurs sont handicapés et à chaque point marqué (après 10 passes), l’équipe retire un handicap à l’un de ses joueurs. L’équipe gagnante est celle qui n’a plus de handicap.

Le but de ce jeu d’éducation à l’empathie est de mettre les élèves en situation de vivre des situations de handicap pour mieux comprendre les émotions et les besoins des personnes handicapées.

Par ailleurs, les joueurs d’une même équipe doivent coopérer pour prendre une décision collective en rapport avec le handicap à appliquer.

Là encore, le retour verbal est important sur ces deux points : comment les joueurs ont-ils vécu leurs situations de handicap ? quelles émotions ont-ils ressenti ? qu’est-ce qui était le plus difficile ? les décisions en équipe pour appliquer le handicap ont-elles été faciles à prendre ? comment la prise de décision collective a-t-elle été mise en oeuvre ? y a-t-il eu des tensions ou conflits ?

3. Je prends ta douleur

Les élèves sont par deux. L’un mime une douleur (mal de tête, mal de ventre, déprime, mal de gorge, toux, mal au genou…) et l’autre a pour consigne de deviner, de le dire à l’oral puis d’imiter ce que l’autre ressent.

Il est également possible de réaliser ce jeu en groupe. Les élèves se mettent en cercle et un élève déambule en laissant deviner ses sensations et son ressenti puis, après quelques secondes, un autre élève dit ce qu’il comprend de ce que l’autre vit et vient mimer son attitude et sa démarche : il lui prend sa douleur. Le premier s’arrête et prend place dans le groupe. La douleur du deuxième change et il mime une nouvelle sensation désagréable. Un autre élève arrive et mime la douleur du deuxième puis ainsi de suite.

Ce jeu est un jeu de réciprocité : pour le réussir, il est nécessaire de s’approprier la représentation mentale d’autrui en développant sa sensibilité aux vécus extérieurs et intérieurs de l’autre.

Ce jeu peut être progressif : il est opportun de commencer par deux puis par petits groupes et enfin en grand groupe. Au départ, les élèves miment des douleurs visibles (se tenir la jambe, l’épaule…) puis ils passent de la simulation de la douleur physique à celle des émotions.

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Source : Apprendre à vivre ensemble en classe – Des jeux pour éduquer à l’empathie de Omar Zanna (éditions Dunod).

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