Les jeux sont des outils de développement cognitif et social d’une valeur inestimable (le rôle du jeu dans le développement de l’enfant).
Les jeux sont des outils de développement cognitif et social d’une valeur inestimable (le rôle du jeu dans le développement de l’enfant).
Les jeux sont des outils de développement cognitif et social d’une valeur inestimable. Quel est le rôle du jeu dans le développement de l’enfant ? Dans son livre Comprendre le cerveau de son enfant, Pascale Toscani, docteur en psychologie cognitive, rappelle que les jeux permettent l’acquisition de compétences cognitives et sociales. Parmi ces compétences, on peut en citer cinq importantes pour le développement de l’enfant.
Produire un raisonnement
Certains jeux de stratégie proposent d’imaginer la stratégie du partenaire et/ou affiner son propre raisonnement en fonction des réponses de l’adversaire. C’est le cas de Mastermind ou Puissance 4 par exemple.
Le jeu d’échecs est également un bon exercice pour raisonner stratégiquement.
Favoriser les défis, seul ou à plusieurs
Quand un enfant joue, il a un objectif (gagner) et prend des décisions, fait des choix en vue d’atteindre cet objectif. Le jeu est utile au développement de l’enfant parce qu’il n’est pas possible, dans l’enfance, de séparer les notions de jouer et d’apprendre : l’enfant a besoin de jouer avec quelque chose pour se l’approprier, pour l’apprendre, à travers tous ses sens (y compris la proprioception).
Il existe des jeux de société pour tous les âges de la petite enfance à l’âge adulte (les ludothèques et les petites boutiques spécialisées seront toujours d’excellents conseils). Les adolescents sont nombreux à apprécier les jeux de rôle.
Certains jeux vidéos présentent également de réels intérêts. On peut citer par exemple Minecraft, Journey, Shadow of the Colossus, Ico, Abzu, Zelda, Ori and the blind forest, Child of Light, Trine, Fez; Portal, The witness, The talos principle, World of Goo (jeux de réflexion) ou encore The last of us, The witcher, la série des Telltales (jeux narratifs).
Surmonter la frustration
Jouer à des jeux de société ou aux cartes expose fatalement au fait de perdre. Cette expérience est désagréable et les jeunes enfants mais elle est l’occasion d’apprendre beaucoup de choses : se distancier de ses émotions, se projeter dans le futur (l’enfant ne perdra pas toujours, même s’il perdra encore parfois), élaborer des stratégies pour les prochaines fois.
Il est utile d’accueillir les émotions de l’enfant. Mieux vaut éviter les phrases qui délégitiment l’émotion (du type “c’est pas grave” , “c’est juste un jeu” , “c’est pas la peine de t’énerver” , “calme toi‘”) ou celles qui jugent (“tu es pénible”, ,”c’est infernal de jouer avec toi”, “tu es un mauvais perdant”…).
On peut respirer un bon coup face à ce type de crises et de regarder l’enfant pester et rager. On pourra l’accompagner de paroles compréhensives mais pas intrusives ni jugeantes :
Tu es triste parce que tu aurais aimé gagner. Tu te sens nul, c’est ça ?
Tu avais tellement envie de gagner et ça te donne envie de tout jeter par terre tellement tu es triste et en colère.
Tu te dis que c’est injuste, que ça devrait être toi le meilleur.
Tu es fâché contre toi-même parce que tu n’a pas réussi et aussi contre nous parce qu’on t’a battu ?
Tu peux être fâché(e) mais je ne te laisserai pas jeter les affaires.
Par ailleurs, il est intéressant de proposer des jeux coopératifs aux enfants parce qu’il n’y a pas de perdant et qu’ils sont invités à jouer en équipe et donc à coopérer, s’entre-aider et trouver des consensus et des solutions ensemble.
S’engager cognitivement
Le fait de dire pendant un jeu à un enfant : “A ton tour, c’est à toi de jouer !”. Cette phrase indique le moment précis au cours duquel l’enfant doit s’engager dans l’action et que tous les yeux sont rivés sur lui.
L’enfant vit intensément cet engagement, il sait que sa stratégie est attendue et qu’elle va avoir des répercussions sur la suite du jeu et même les décisions des autres joueurs. Il peut même anticiper le coup suivant.
Ce retour d’informations sur ce qu’il vient de décider présente une grande valeur dans une démarche d’apprentissage.
Formuler des hypothèses est indissociable du fait de jouer : la plupart des jeux favorisent la formulation d’hypothèses dans la mesure où la stratégie dépend de : “si je fais telle chose, si je pense telle chose et que j’agis en conséquence, alors le résultat devrait être celui-là”. C’est le cas dans le jeu du Cluedo basé sur la combinaison de différentes hypothèses.
Maîtriser son attention et sa mémoire de travail
La maîtrise de l’attention est une condition même de la possibilité de jouer. Dans le cas du jeu, la mémoire de travail est largement sollicitée car chaque joueur doit garder en tête les stratégies des autres joueurs et les siennes, voire les anticiper et les précéder.
Les jeux sont donc des supports d’apprentissages à part entière et représentent des soutiens efficaces des apprentissages dits scolaires. Le jeu a une fonction essentielle dans le développement de l’enfant.
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Source : Comprendre le cerveau de son enfant de Pascale Toscani (éditions Hatier). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.
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