QELFE : une méthode pour écouter les émotions difficiles des enfants à l’école (colère, peur, tristesse, honte)

QELFE : une méthode pour écouter les émotions difficiles des enfants à l’école (colère, peur, tristesse, honte)

C’est le psychiatre David Serban-Schreiber qui a popularisé en français la méthode Questions de l’ELFE pour pratiquer l’écoute active. Cette technique a été conçue par des médecins qui avaient compris que l’écoute des patients était primordiale. L’acronyme ELFE permet de se souvenir des étapes de cette approche de l’écoute et il peut être utile pour les professionnels de l’éducation qui font face à des enfants submergés par des émotions difficiles à l’école.

  • Q : Que s’est-il passé ?
  • E : Émotions
  • L : Le plus difficile
  • F : Faire face
  • E : Empathie

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Q : Que s’est-il passé ?

La première question à poser est : Que s’est-il passé ? Cette question peut être précédée par une phrase descriptive qui indique à l’enfant que nous le prenons au sérieux car nous le voyons : “Oh, je vois que tu pleures. Oui, j’ai vu que tu es tombé.” L’important ici est d’écouter l’enfant sans l’interrompre pendant 1 à 2 minutes. L’objectif est qu’il décrive les faits brièvement pour que les adultes puissent avoir une idée des événements qui ont conduit aux difficultés.

Cette première étape n’a pas vocation à durer plus de 2 à 3 minutes.

E : Émotions

Une question capitale à poser porte sur les émotions ressenties : “Comment tu t’es senti ? Et qu’est-ce que tu ressens maintenant ?” Si l’enfant n’arrive pas vraiment à formuler la ou les émotions qu’il ressent, l’adulte peut le guider : “J’ai l’impression que tu es triste. C’est ça ? Et elle est grosse comment ta tristesse ?” ou alors “Moi, je dirais que tu es très en colère. On dirait même une colère de 8/10. C’est ça ? “

L : Le plus difficile

La troisième question sert à focaliser l’esprit de l’enfant qui souffre : “Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour toi ?” L’idée derrière cette question est de permettre à l’enfant de regrouper ses idées sur le point qui fait le plus mal. Cette question ne vise pas la résolution du problème, mais permet une sorte de soulagement, un retour au calme car l’enfant sait dorénavant précisément d’où vient l’émotion désagréable et est capable de le verbaliser.

La réponse à cette question donne également des éléments à l’adulte qui écoute l’enfant sur ce dont il aurait besoin.

F : Faire face

La quatrième question porte sur les ressources internes et externes que l’enfant pourrait activer pour résoudre son problème : “Qu’est-ce qui t’aiderait le plus à faire face ?” Les enfants n’ont pas forcément besoin de conseils, mais d’être accompagnés vers des idées pour régler leurs problèmes eux-mêmes.

Si l’enfant est bloqué, l’adulte peut lui suggérer de trouver 3 idées et de les évaluer pour en déduire la plus efficace. Cela peut se faire à travers une fiche de résolution de problème, comme ci-dessous.

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E : Empathie  

Pour conclure l’interaction, l’adulte peut exprimer de l’empathie pour la souffrance de l’enfant et lui dire à quel point il est fier ou impressionné par sa résolution du problème : “Je suis désolé de ce qui t’est arrivé. J’étais ému en t’écoutant et maintenant, je suis confiant dans le fait que tu iras mieux/ je suis impressionné par tes idées pour trouver une solution.”

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Pour aller plus loin :