Les 6 C : 6 compétences non académiques, clés d’un développement harmonieux chez les enfants
Les 6 C : 6 compétences non académiques, clés d’un développement harmonieux chez les enfants
6 compétences non académiques favorisant la réussite des enfants (et comment les cultiver à l’école et à la maison)
Roberta Michnic Golinkoff et Kathy Hirsh-Pasek, auteures de Becoming Brilliant: What Science Tells Us About Raising Successful Children, estiment que 6 compétences sont clés pour un développement harmonieux et épanouissant des enfants : les 6 C.
Ces 6 C s’emboîtent les uns dans les autres : la coopération est en haut de la pyramide (puisqu’il faut bien avoir quelqu’un en face pour communiquer, échanger, apprendre, transmettre).
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la Coopération
La coopération recouvre tout ce qui est fait avec d’autres personnes et impliquant le contrôle des impulsions et le dépassement de l’égo :
- construire une communauté, un groupe capable de s’auto gérer et de dépasser les conflits,
- se confronter à la diversité culturelle,
- aider, coopérer dans un objectif commun,
- collaborer sans compétition, sans notion de gagnant ou perdant
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la Communication
Savoir communiquer, c’est reconnaître ses émotions comme indicateurs d’un besoin non satisfait et formuler des demandes sans exigence.
Communiquer, c’est écouter l’autre : ses émotions, ses besoins, ses demandes.
La communication non violente nous apprend à trouver des solutions créatives qui satisfassent les besoins des uns et des autres, à prendre en compte tous les partenaires dans une résolution de conflit gagnants-gagnants.
La communication englobe la parole, l’écriture, la lecture et l’écoute.
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le Contenu
Le contenu recouvre les compétences, les connaissances, les savoirs faire et savoirs être acquis.
Le contenu est à la fois celui qu’on apprend et celui qu’on transmet (pas forcément de manière formelle, mais juste en vivant : on transmet ce qu’on est par notre attitude et par l’exemple.) Les enfants transmettent autant que les adultes : aux autres enfants mais également aux adultes.
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l’esprit Critique
L’esprit critique s’appuie sur le contenu : on ne peut pas synthétiser, analyser, confronter, tester, prouver à partir de rien. Sélectionner, synthétiser, analyser, confronter et tester les informations s’apprend avec le temps et doit être cultivé chez les enfants. Roberta Michnic Golinkoff et Kathy Hirsh-Pasek citent 4 étapes du développement de l’esprit critique :
N°1 : voir ou entendre, c’est croire !
Si un adulte dit à un jeune enfant qu’il y a des crocodiles dans les égouts, il le croira (on peut pense au Père Noël ou à l’histoire de la petite souris…).
N°2 : être confronté à plusieurs vérités
Les vérités sont diverses et variées selon les personnes, les cultures, les époques, la géographie, les récits historiques et/ou politiques. Les enfants se rendent compte qu’il existe plusieurs points de vue.
N°3 : les opinions
Cette étape consiste à reprendre les différentes vérités : « j’ai entendu que… », « à la télé, ils disent… », « la maitresse a dit que… ».
Mais ces opinions restent des opinions : elles sont souvent répétées comme un perroquet, elles ne sont ni analysées ni soumises à critique.
N°4 : le temps des preuves et l’émergence du doute
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la Créativité
La créativité se nourrit de l’expérience, des interactions, des connaissances. L’art et la créativité humaine ne peuvent pas être réduits à un signe qui jette de la peinture sur une toile blanche.
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la Confiance
La confiance en soi, en les autres et en la vie est essentielle pour prendre des risques, pour entreprendre, pour accepter de se tromper et de recommencer.
Comment cultiver les 6 C chez les enfants ?
Encourager les questions
Cultiver l’esprit critique et la créativité des enfants, c’est encourager leurs questionnements, c’est les encourager à répondre à une question par une nouvelle question, c’est leur faire comprendre que les questions sont parfois (souvent) plus importantes que les réponses.
Est-ce que tu as d’autres idées pour… ?
Comment on pourrait… ?
Une question clé pourrait être : et toi, qu’est-ce que tu en penses ?
>>>Voir cet article : (Se) poser des questions pour apprendre, ça s’apprend ?
Apprendre à changer de point de vue
On peut inviter les enfants à se mettre dans la peau d’autres gens, à comprendre comment ces derniers raisonnent, quelles sont les raisons qui ont pu les pousser à agir ou parler de telle ou telle manière.
A ton avis, qu’est-ce que cette personne est en train de penser ?
Comment se sent-elle à ce sujet ?
Cette personne n’a pas l’air de bonne humeur aujourd’hui. Que penses-tu qu’il a pu lui arriver ? Crois-tu que quelqu’un lui a dit quelque chose de méchant ?
Changer de point de vue permet aux enfants de « sentir » que les choses ne sont pas toujours comme elles semblent être.
Faire la part belle au jeu libre et au temps non structuré
Certains psychologues argumentent en faveur du jeu libre. Un livre en anglais qui porte sur ce thème porte même le titre : “Einstein n’a jamais utilisé de flash cards – comment nos enfants apprennent vraiment et pourquoi ils ont besoin de jouer plus et de mémoriser moins”.
Si on enlève le jeu libre aux enfants, on les prive de la possibilité de :
- comprendre que le monde n’est pas si effrayant que ça,
- éprouver de la joie et de la fierté,
- faire « comme si » et de s’échapper de la réalité par l’imaginaire
- se frotter aux autres
- confronter des points de vue
- pratiquer l’empathie
- surmonter leur narcissisme
- créer et innover.
Simplifier les jouets des enfants
Kim John Payne, auteur de Simplicity Parenting, affirme que les enfants n’ont pas besoin de beaucoup de jouets pour jouer, ni même d’un quelconque jouet en particulier.
Les enfants gagneraient à ce que les adultes ne cherchent ni à stimuler, ni à contrôler ni à enrichir leurs jeux. Quand on abandonne l’idée que le développement des enfants est une course qu’il faut gagner à tout prix et que leur imagination est à vendre, on est moins sensible aux sirène du marketing.
>>> Voir cet article : 10 éléments de réflexion pour plus de simplicité dans les jeux et jouets des enfants
Cultiver l’empathie
La meilleure manière de développer la capacité d’empathie d’un enfant, c’est de lui démontrer de l’empathie. Serge Tisseron
En grandissant, l’empathie évolue et notre capacité à collaborer aussi. Lire les émotions et comprendre les besoins permet autant d’aider que de manipuler. Ce qui fait la différence, c’est le sens moral et l’éducation.
Coopérer en tenant compte des autres demande une forme complexe d’empathie qu’on acquière avec l’expérience.
>>>Voir cet article : Les bienfaits d’une éducation empathique
Construire la confiance et l’estime de soi
Cela passe par un respect des idées et de la personnalité de l’enfant, du temps dont il a besoin pour apprendre, de l’espace dont il a besoin…
Cela passe par des encouragements efficaces (orientés processus, efforts, sentiments) et des paroles positives, valorisantes.
Cela passer par une vision positive des erreurs et une culture de l’état d’esprit en développement.
>>> Voir l’article : Confiance en soi et estime de soi, liées mais différentes : les cultiver pour mieux apprendre
Réfléchir à nos comportements d’adultes et cultiver nos propres compétences
Nous pouvons nous aussi en tant qu’adultes grandir en esprit critique, ne pas prendre les choses pour acquises et nos croyances pour immuables.
L’éducation de nos enfants peut être un chemin de développement personnel pour nous-mêmes.
Nous pouvons nous demander ce que nous gagnerions à changer ou faire évoluer pour accompagner l’épanouissement du plein potentiel de nos enfants.
Qu’est-ce que je veux pour mes enfants ?
Quel genre de parent/ enseignant/ éducateur est-ce que je veux être ?
Est-ce que mes actions du quotidien et mes croyances vont en ce sens ?
Envisager l’éducation comme un processus social et relationnel, vivant
Le lien avec les enfants a besoin d’être nourri et cultivé. Le développement des 6 compétences clés ne peut se faire que dans une relation incarnée, authentique, chaleureuse, qui comporte des moments « soupapes ».
On parle ici de temps à passer avec les enfants, d’attention portée à leur être. On ne parle pas d’acheter quoi que ce soit, ni d’inscrire les enfants à des activités supplémentaires et encore moins d’investir dans des équipements numériques ou jeux pédagogiques.
Les interactions sociales, les paroles, les balades, les moments passés ensemble, les jeux partagés, les histoires lues et les débats à valeur philosophique sont au cœur du développement et de l’épanouissement des enfants.
C’est seulement en ne faisant “rien” qu’on peut entendre son propre coeur battre et celui de ses proches.
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Source : How to raise brilliant children according to science (inspiration et traduction libre)