Comment utiliser les erreurs pour apprendre ?

Comment utiliser les erreurs pour apprendre ?

Guy Brousseau, didacticien des mathématiques, disait que l’erreur n’est pas seulement l’effet de l’ignorance, de l’incertitude, du hasard […] , mais l’effet d’une connaissance antérieure, qui avait son intérêt, ses succès, et qui, maintenant, se révèle fausse ou simplement inadaptée.

Les dernières recherches en neurosciences vont également dans ce sens : elles ont montré que le cerveau apprend grâce à l’erreur. Le cerveau fait en permanence des prédictions. Ces prédictions sont issues d’hypothèses à propos de l’état du monde, lesquelles ont été progressivement affinées sur la base de précédentes observations et expériences.

La différence entre la prédiction et l’observation est un signal d’apprentissage et ouvre la porte à une actualisation qui permet accroître progressivement l’adéquation entre les prédictions et les observations qui proviennent de l’environnement. Hippolyte Gros, maître de conférences en sciences cognitives, estime qu’un cerveau performant est un cerveau qui fait des erreurs puis qui s’adapte. L’erreur est formatrice, et non un simple manquement par rapport à une norme. L’erreur des élèves peut être considérée comme la manifestation d’un état de connaissance qu’il est utile de faire évoluer.

Ainsi, alterner mémorisation et tests améliore la mémorisation à long terme parce que, quand on se teste, on reçoit un feedback et on se rend compte qu’on ne sait pas (alors qu’avec la leçon ou le manuel sous les yeux se crée une “impression de savoir” qui n’est pas vérifiée).

Il apparait clairement qu’une action (j’ai raté) n’est pas une identité (je suis nul). On peut définir plusieurs types d’erreurs qui correspondent :

  1. Lors du repérage initial des connaissances, les erreurs sont des constructions mentales erronées ordinaires et normales que la leçon permettra de corriger.
  2. Lors de la phase de découverte, les erreurs sont des hypothèses qui seront validées ou infirmées par le groupe, par l’enseignant et éventuellement par l’élève lui-même.
  3. Lors de la phase de renforcement, les erreurs sont des expériences qui permettent de délimiter le contour de la notion abordée.
  4. Lors de la phase d’évaluation, les erreurs sont appréhendées comme :
    • des fautes d’étourderie dues à un manque de concentration,
    • un manque d’entraînement,
    • une conception initiale non inhibée (les erreurs persistantes)
    • de l’incompréhension qui nécessitent un approfondissement (faire d’autres exercices, présenter la notion sous une autre forme, redonner les définitions, baliser les essentiels à connaître par coeur…)

Comme le cerveau a précisément besoin de signaux d’erreur pour corriger ses modèles du monde extérieur, il est possible de s’appuyer sur ces erreurs pour apprendre. Comment utiliser les erreurs pour apprendre ? utiliser les erreurs pour apprendre

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