3 grands mécanismes qui soutiennent les apprentissages : comment les activer (en classe et pour les devoirs) ?
3 grands mécanismes qui soutiennent les apprentissages : comment les activer (en classe et pour les devoirs) ?
Dans son livre Les devoirs à la maison : Clés pour accompagner sereinement les apprentissages, Ismaïl Sadky liste trois mécanismes qui soutiennent les apprentissages :
- la plasticité cérébrale
- le développement des fonctions exécutives
- l’étayage bienveillant
1.La plasticité cérébrale
On peut expliquer aux élèves que leur intelligence se développe et se travaille : plus ils stimulent leur cerveau de manières différentes (exercices, entraînement, projets, trouver des exemples, débattre…), plus ils apprennent et développent leur intelligence.
En effet, les humains ne naissent pas avec une quantité d’intelligence limitée. Les humains peuvent apprendre et développer leur intelligence à tout âge car apprendre, c’est créer de nouvelles connexions neuronales dans le cerveau. C’est précisément ce qu’on appelle la neuroplasticité ou plasticité cérébrale. Chaque fois que nous apprenons quelque chose, nous transformons notre cerveau et plus cette chose sera utilisée, testée, accrochée à d’autres connaissances, plus elle sera mémorisée à long terme.
Steeve Masson, neuroscientifique spécialisé en neuroéducation, explique que le cerveau est comme une forêt : si on marche plusieurs fois dans le même sentier, un chemin va progressivement se créer. Dans le cerveau, il y a création de sentiers de communication entre les neurones. Ces sentiers (connexions neuronales) deviennent de plus en plus efficaces et mènent à l’automatisation des processus liés à une certaine tâche et donc à la résolution plus faciles de certains problèmes.
Apprendre, c’est créer des connexions entre des neurones. Les choses deviennent plus faciles et on est capable de les faire de mieux en mieux car le chemin est “défriché”, les informations passent plus rapidement d’un neurone à l’autre par ces voies de communication. Plus on utilise le cerveau pour créer des connexions neuronales, plus on apprend.
Ainsi, quand on apprend à faire du vélo, les gestes sont d’abord conscients et nécessitent une forte concentration : pédaler, maintenir son équilibre, prendre assez de vitesse, regarder droit devant, freiner… Penser à toutes ces choses en même temps demande de gros efforts. Avec la pratique, des connexions se créent entre les neurones sollicités pour effectuer cette tâche. Les neurones ont créé des chemins pour communiquer entre eux et l’information circule de manière plus fluide.
Mais si on ne marche pas pendant un bon bout de temps dans les sentiers créés par la forêt, la végétation reprend sa place. Les réseaux de neurones non utilisés finissent par se déconnecter progressivement.
2.Les fonctions exécutives
Les fonctions exécutives nous permettent d’agir de façon organisée pour atteindre nos objectifs. La mémoire de travail, l’inhibition et la flexibilité cognitive constituent les trois fonctions exécutives qui permettent au cerveau humain de contrôler l’ensemble des processus et des stratégies à mettre en oeuvre pour résoudre des problèmes de la vie quotidienne et à l’école.
Sans ces 3 compétences clés, toutes les situations d’action ou d’apprentissage seraient rendues difficiles. Elles sont sollicitées dans la résolution de problèmes, dans l’élaboration de raisonnement et de récits, dans l’organisation des idées, dans le contrôle des gestes et dans la régulation du comportement.
Rémi Samier et Sylvie Jacques proposent des stratégies pour renforcer l’efficacité des fonctions exécutives au service des apprentissages que je résume dans cette carte mentale.
3.L’étayage bienveillant
Une relation empathique et soutenante favorise le développement du cerveau. La qualité des relations des enfants avec les adultes qui les entourent est fondamentale pour ce qu’ils sont et ce qu’ils deviendront. Une personne soutenante est capable de porter un regard positif sur l’enfant ou l’adolescent, et elle est consciente du potentiel de développement de l’enfant et soucieuse de son bien-être émotionnel. Un adulte bienveillant favorise l’autonomie des enfants, les soutient et valide leur démarche quand ils cherchent des solutions. Il n’a pas recours à des formes plus ou moins graves, plus ou moins déguisées de violence éducative ordinaire (punition, cris, humiliation, menace, privation, contrôle du comportement avec des échelles ou des points…).
Tout le monde apprend, tout le temps, mais les jeunes sont très sensibles au regard des adultes (enseignants et parents). Les enfants et adolescents ont besoin que l’on croit en leur potentiel intellectuel pour se développer d’où l’importance des mots “je crois en toi”.
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Source : Les devoirs à la maison : Clés pour accompagner sereinement les apprentissages de Ismaïl Sadky et Sophie Guillerm (éditions Chronique Sociale). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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