Les fondamentaux du cerveau qui apprend : comment assurer les besoins du cerveau qui apprend ?

Les fondamentaux du cerveau qui apprend : comment assurer les besoins du cerveau qui apprend ?

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Quand on pense aux besoins du cerveau qui apprend, on pense spontanément aux besoins physiologiques car la faim et la fatigue, les sensations thermiques (trop chaud ou trop froid) empêchent de se concentrer. Mais le cerveau a d’autres besoins pour bien fonctionner.

Une alimentation équilibrée

Le cerveau a besoin de protéines, de graisses, de fruits et légumes, et de sucres pour fonctionner correctement. La mauvaise qualité nutritionnelle du petit déjeuner réduit les performances de 10%, selon Jean-Marie Bourre (membre de l’Académie nationale de médecine). Mieux vaut éviter les céréales industrielles du commerce car elles sont trop sucrées et assez pauvres d’un point de vue nutritif. Un petit déjeuner équilibré pourrait contenir 1 portion de fruit, des céréales (qui peuvent se présenter sous forme d’une tranche de pain, d’une crêpe ou de biscuit à l’avoine par exemple), 1 boisson (un seul fruit pressé, de l’eau, ou du lait) et un laitage ou des protéines (comme un œuf ou une portion de skyr). Un goûter équilibré se construit sur les mêmes bases : un fruit, une boisson sans sucres ajoutés (de l’eau de préférence), une portion de céréales et, en option, un laitage ou un carré de chocolat.

Un sommeil en quantité suffisante

Le sommeil sert à consolider les informations dans la mémoire. Avant de dormir, il est important de ne pas boire de soda, de ne pas consommer des repas trop copieux, de pratiquer des activités relaxantes (comme la lecture ou écouter de la musique douce, en évitant les écrans au minimum 1 heure avant de dormir). Les recommandations en termes de sommeil sont les suivants par tranche d’âge :

  • de 2 à 5 ans, 10h à 13h
  • de 6 à 12 ans, de 9h à 12h ;
  • de 13 à 18 ans, 8h à 10h.

Une bonne hydratation

Le cerveau a besoin d’être irrigué pour créer des connexions entre les neurones : boire de l’eau améliore les capacités d’apprentissages. La déshydratation entrave le bon fonctionnement du cerveau. Pensez à proposer de l’eau à votre enfant au gouter et de laisser un verre d’eau ou une gourde à disposition de l’enfant pendant les séances de devoirs.

L’activité physique

Rester statique trop longtemps dégrade la qualité des apprentissages. En effet, bouger au quotidien participe à la bonne santé du corps et du cerveau. Santé Publique France recommande que les enfants de 6 à 11 ans fassent au moins 1 h d’ activité physique par jour, dont 3 fois par semaine des activités intenses (danses, VTT, jeux de ballons, ou même saut à la corde). Les enfants ont besoin d’être actifs ET de réduire leur sédentarité parce que les moments de sédentarité sont nombreux : regarder la télévision, être assis ou allongé devant un écran, jouer aux jeux vidéo en étant assis, être passager dans une voiture. Pour réduire leur sédentarité pendant le temps libre il est recommandé de :

  • Penser à se lever au moins toutes les 2 h,
  • Essayer de limiter le temps d’écran.

Par ailleurs, les enfants ont besoin de temps libre. Les sursolliciter n’est pas bon pour leur santé mentale. Au-delà d’une quantité limitée, les devoirs n’ont d’autres effets que de priver les enfants de temps de loisir, de temps libre et de sommeil.

Du temps libre

Quand nous passons beaucoup de temps sur les devoirs, c’est que nous voulons le meilleur pour nos enfants. Pourtant, les enfants ont besoin de vivre des expériences plaisantes avec leurs parents : jouer, lire des histoires ensemble, sortir dans la nature, cuisiner, bricoler, jardiner, et même simplement discuter. Or quand les enfants sont soumis à la pression scolaire et extrascolaire, alors il ne reste plus assez de temps pour le jeu libre, l’imagination, la divagation des pensées en rêverie, le repos – toutes ces choses qui participent à la bonne santé mentale et physique.

Nous avons parfois tendance à oublier que prendre le temps de faire ses lacets, le temps de dessiner, le temps de dire au revoir à ses amis à la sortie de l’école est essentiel pour les enfants. La vie requiert des moments “sans temps productif” comme par exemple : lire pour le simple plaisir de lire, pas pour remplir une fiche ou faire un résumé. C’est d’autant plus important que le regard bienveillant est un moteur du développement humain. Ralentir nous permet de sortir du mode stress et d’enrichir nos relations familiales.

Des expériences autodéterminées

Un cerveau performant réalise des expériences comme des fins en soi car elles procurent une intense satisfaction. Nous pouvons habituer les enfants à se donner leurs propres buts et à effectuer des activités de longue haleine (coudre un vêtement, réaliser une sculpture sur bois, jouer à un jeu de société de stratégie…). Ce type de loisirs seront une véritable re-création, dans le sens où ce sont des loisirs actifs et développent le sens du travail à long terme. Je pense à l’association L’Outil en Main qui a pour but d’initier les enfants dès l’âge de 9 ans, aux métiers manuels, de l’artisanat et du patrimoine. Cette association propose des ateliers un peu partout en France au cours desquels les enfants découvriront des métiers comme la plomberie, la zinguerie, l’ébenisterie, la broderie ou encore la pâtisserie. Ils pourront pratiquer et manipuler sous la direction de bénévoles experts de leur métier.

Les besoins affectifs et relationnels

L’état affectif d’enfant influence également la capacité à se mettre au travail. Les émotions désagréables parasitent la concentration et la mémorisation. Il peut être utile de demander chaque soir aux enfants comment s’est passé leur journée avant de se mettre aux devoirs. En tant que parents, si vous sentez que quelque chose cloche, vous pouvez donner à votre enfant un vrai temps d’écoute, qu’il soit en maternelle ou en lycée.

Cela peut passer par le fait de valider ses émotions, comme « Oui, c’est difficile de se mettre aux devoirs après une longue journée d’école. Tu es fatigué et tu préférerais jouer. Je comprends. » Il est également possible de donner un câlin à l’enfant (sans l’imposer s’il n’en veut pas) en l’accompagnant de paroles empathiques : « On dirait que tu as eu un journée difficile aujourd’hui. J’ai l’impression que tu as besoin d’un gros câlin ». Parfois, le câlin peut venir après la dépense physique, une fois que l’enfant a déchargé son stress.

Même si cela vous met mal à l’aise, vous pouvez laisser le droit à votre enfant de ne pas aimer une matière, ou un enseignant en validant ses émotions : – « Oui, c’est vrai, tu détestes cette classe cette année, tu aurais préféré être dans celle de Léa. Tu n’as aucune amie avec toi cette année et ca ne te donne pas beaucoup envie de travailler. Je comprends, c’est difficile. » Vous aurez peut-être l’impression qu’en réagissant ainsi, vous confortez votre enfant dans sa tristesse ou sa démotivation, alors que c’est précisément l’inverse. Il va se sentir compris, et pourra se décrisper. Une fois l’émotion validée, et peut-être qu’il se mettra à pleurer, alors il sera possible d’envisager des solutions.

Ainsi, quand l’aspect émotionnel a été accueilli et traité, il est possible d’activer des stratégies pour se mettre au travail.

 

En conclusion, satisfaire les besoins fondamentaux des enfants et adolescents participe à leur bonne santé physique et mentale, et favorise les apprentissages :

  • nourrir les besoins affectifs et relationnels, c’est-à-dire s’occuper des émotions et intégrer des temps libres où la qualité de la relation prime sur les choses à faire,
  • nourrir les besoins physiologiques, à savoir une alimentation équilibrée, un sommeil en quantité suffisante, une hydratation à base d’eau, et des activités physiques quotidiennes.