10 idées pour inciter un enfant qui n’aime pas la lecture à lire

Ces pistes et activités peuvent aider les enfants qui n’aiment pas lire et ceux qui sont en difficulté de lecture.

1. Activer les sous-titres sur les écrans.

Mettre les sous-titres sous les dessins animés, films, séries ou émissions de télé encourage la lecture passive. Cela peut particulièrement aider les enfants qui n’aiment pas lire car ils vont créer des associations positives entre la lecture et des programmes appréciés sur écran.

2. Lire devant les enfants.

Lire est autant une activité plaisir autant qu’une activité utile. Il est utile que les enfants voient les adultes autour d’eux lire pour le plaisir, et lire souvent. Lire un livre devant les enfants est possible en plusieurs circonstances : pendant qu’ils font leurs devoirs, qu’ils jouent à un jeu vidéo, qu’ils jouent au parc…

3. Utiliser des livres audio.

Ecouter des livres audio peut restaurer la notion de plaisir aux oreilles des lecteurs réticents car ils profiteront de l’histoire comme s’ils l’avaient lue. De plus, pour les enfants dont la lecture est lente ou laborieuse, la lecture fluide et avec l’intonation va leur permettre de mieux comprendre la trame narrative. Ils pourront écouter des audios en voiture, dans leur chambre…

4. Partager la lecture.

Lire à tour de rôle pallie la lenteur de lecture, soulage l’enfant de la charge cognitive et enlève la pression que l’enfant peut se mettre à l’idée de lire. Pour un livre que les enfants connaissent bien, il est possible de procéder à la lecture en laissant des blancs qu’ils devront remplir de mémoire.

Il est important de faire des moments de lecture partagée des expériences positives car les lecteurs réticents en viennent à associer la lecture à la négativité (stress, reproches, comparaison avec les autres, perte de l’estime de soi, mauvaises notes…). Il est possible de proposer des sorties ou des mises en scène agréables : emmener les enfants dans un café  pour un chocolat chaud, construire une cabane de coussins et de couverture pour lire dans un cocon…

5. Ne pas hiérarchiser les genres et les types de texte.

Beaucoup d’enfants n’aiment pas la fiction et n’aimeront jamais. Les livres non-fiction, les blagues et les énigmes, les actualités, la poésie et les manuels sont des alternatives tout à fait valables pour des moments de lecture plaisir.

Il semble important de redonner le goût de la lecture aux enfants réticents en les incitant à lire en dehors des lectures imposées par l’école. Quel que soit le support ou le thème de l’histoire, c’est en lisant que les enfants acquièrent les compétences de lecteurs : lire sans buter sur les mots, enrichir le vocabulaire, lire de plus en plus vite et de manière fluide, travailler la culture générale, comprendre des textes, adopter des projets de lecture. BD, documentaires, livres de recette, livres avec ou sans images, magazines, livres pour les plus jeunes ou pour les adultes ne correspondant pas à l’âge de l’enfant, peu importe : l’essentiel est de ne pas associer la lecture à une corvée scolaire.  Pour les collégiens, la lecture d’albums jeunesse peut même leur redonner le goût de la lecture.

Par ailleurs, la lecture numérique (Kindle, Kobo…) peut être essayée car la taille de la police et l’arrière-plan peuvent être modifiés pour agrandir les lettres ou contraster les couleurs.

6. Proposer des livres vivants.

Je vous propose de découvrir le concept de “livres vivants” (ou living book) tels qu’envisagés dans la pédagogie Charlotte Mason. Ce concept propose de choisir avec minutie les livres proposés aux enfants afin de nourrir leur esprit et de leur insuffler une étincelle de plaisir, d’imaginaire. La pédagogie Mason insiste sur les idées : les esprits des enfants ont besoin de nourriture sous forme d’idées.

Notre travail d’éducateur est d’exposer l’enfant à un maximum de belles et grandes idées : il a besoin d’une grande quantité de matière noble pour bâtir sa propre vie. (source La pédagogie Charlotte Mason par Laura Laffon)

Charlotte Mason estime qu’un des grands rôles de l’éducateur est de mettre à disposition des enfants des sources d’inspiration et de toujours veiller à ce que l’enfant soit entouré de belles idées nobles et inspirantes. Pour elle, l’enfant a besoin de livres vivants en abondance. Ils sont vitaux pour le développement de sa vie intellectuelle car la vie intellectuelle a besoin d’idées vivantes.

Dans la pédagogie Mason, il est primordial d’immerger les enfants dans un bain d’excellents exemples de nature, de vie, d’amour, d’héroïsme… et de les laisser piocher ce qu’ils veulent. Leurs esprits sont indépendants, ils feront leur propre sélection parmi ce qu’on leur propose.

L’enfant doit avoir à sa disposition en grande quantité :

• des livres de fiction, de poésie, de voyages, d’aventure, de récits historiques et de biographies stimulantes,

• des livres avec des idées vivantes, pour nourrir l’esprit,

• des idées nobles, qui placent le devoir comme une belle valeur et la nature comme quelque chose d’omniprésent,

• des idées toujours exaltantes dans tous les domaines d’étude : géographie, grammaire, histoire, astronomie…

Les livres vivants (ou living books) sont des ouvrages extrêmement bien rédigés et beaux. Ils sont écrits par des auteurs passionnés.

Leur contenu peut couvrir différents aspects : enseignement sur la vie, sur la nature, sur les valeurs morales, sur le dépassement de soi et l’héroïsme. Les livres vivants peuvent même aborder les mathématiques, la géographie ou les sciences. Pour en avoir une idée, je vous invite à découvrir cette liste.

7. Jouer à des jeux autour de la lecture.

Des jeux peuvent être utilisés pour compléter de façon ludique l’apprentissage de la lecture. Ils ne nécessitent pas de matériel couteux ou de préparation. Ces petites activités ludiques peuvent être réalisées à l’école ou partagées en famille avec les apprentis lecteurs. Ils seront l’occasion de bons moments partagés.

-> Distribuer un bout de papier sur lequel on aura écrit ou imprimé une courte phrase avec seulement des graphèmes connus de l’enfant. L’enfant lit la phrase (à haute voix ou à voix basse selon sa préférence), retourne le papier et dit la phrase de mémoire. Ce jeu a deux objectifs : diminuer l’appréhension de la lecture et développer la mémoire de travail.

-> Écrire ou imprimer des verbes ou des phrases incitant à l’action sur des bouts de papier, toujours en fonction des graphèmes connus . L’enfant pioche au hasard un papier et doit effectuer l’action (par exemple, crie, marche, chante, tire la table, pousse le canapé, coupe une banane, apporte un stylo rouge…). On peut également écrire des questions : quelle est la couleur du pull de maman ? qui est à la salle de bain ? comment vas-tu ?…

-> La lecture en mouvement : ce jeu ,basé sur le mouvement, peut être proposé avec tout type de mot et est particulièrement adapté pour les mots outils. Il s’agit d’écrire les mots à lire sur des bouts de papier et de répartir les cartes par terre en cercle. L’enfant se placera au milieu de ce cercle et on lui donnera des consignes telles que “place ton pied droit sur le mot BIEN”, “pose ta main droite sur le mot DANS” ou bien “pose ta main gauche sur le mot SOUS”. Il reviendra au centre du cercle à chaque consigne.

-> Écrire des petits messages d’encouragement, d’amour ou de vie quotidienne puis les glisser sous l’oreiller, dans la trousse, dans la poche du manteau dans l’enfant… ou faire livrer les messages par un envoyé spécial (je connais une maman qui fait passer des petits mots comme “à table !” à son fils de 7 ans par sa petite soeur de 2 ans qui est toute contente de faire la messagère !)

 

8. Continuer les lectures offertes même quand l’enfant sait lire.

Un enfant qui sait lire continuera d’apprécier des lectures offertes par les adultes autour de lui. La lecture est un lien agréable entre les enfants et les parents et le plaisir est aussi contagieux que le rire.  Si les adultes aiment l’histoire qu’il sont en train de lire, l’enfant y trouvera aussi de l’intérêt et du plaisir. Ces moments de lecture partagés sont de véritables cadeaux pour la vie !

Pour les devoirs de lecture (livre à lire dans le cadre scolaire), il est possible de lire certains passages à l’enfant en mettant le ton, en prenant le temps, en le regardant autant que possible, en lui souriant, en faisant quelques pauses brèves. On lui demandera ensuite de reformuler l’histoire avec ses propres mots : ils se rendront compte qu’ils ont compris et retenu l’histoire.

 

9. Chercher des informations complémentaires ailleurs, sur d’autres supports.

En cours de lecture ou une fois que la lecture est finie, il peut être intéressant de compléter par des informations en rapport avec le livre.

Par exemple, regarder un documentaire sur le sujet traité (un pays en particulier, une tradition, une époque…), écouter une émission de radio, se documenter sur la biographie de l’auteur, regarder l’adaptation du livre en film ou en pièce de théâtre, lire la suite…

 

10. Lire dans des endroits divers et variés, à des heures pas nécessairement fixes.

La lecture ne doit pas être associée à une corvée. L’activité de lecture peut être pratiquée en position allongée sur le lit, les pieds en l’air; en tailleur par terre…  L’essentiel est que la position soit confortable et de se laisser la liberté d’en changer. Un enfant doit pouvoir lire aussi bien à la maison (dans la cuisine, au salon, dans sa chambre, sur son lit, par terre…) qu’à l’extérieur (dans le bus, à la médiathèque, dans un jardin public…). On peut aussi très bien lire dans le bus, ou encore dans une salle d’attente.

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Mon conseil lecture : 1 001 activités autour du livre de Philippe Brasseur (éditions Casterman) propose des activités ludiques et créatives autour du livre s’adressant à des enfants de 2 à 8 ans. L’auteur nous prévient : il existe des méthodes pour apprendre à lire (et à bien lire) mais savoir lire ne signifie pas automatiquement aimer lire !

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