Déjà sur nos routes par milliers, voici le salaire d’un conducteur de voiture-radar

Les voitures-radars sillonnent les routes françaises depuis 2013, suscitant souvent l’agacement des automobilistes. Derrière le volant de ces véhicules controversés se trouvent des conducteurs spécialement recrutés et formés. Leur rôle, leur rémunération et leurs conditions de travail soulèvent de nombreuses questions. Plongeons dans les coulisses de ce métier méconnu et examinons de plus près le salaire des conducteurs de voitures-radars en France.

Le métier de conducteur de voiture-radar : une mission de sécurité routière

Initialement appelés radars mobiles de nouvelle génération (RMNG), les voitures-radars sont désormais gérées par des sociétés privées mandatées par l’État français. Cette privatisation, mise en place en 2018, vise à optimiser le contrôle de la vitesse sur les routes. En revanche, il est essentiel de remarquer que les revenus générés par les infractions sont intégralement perçus par l’État, et non par les entreprises privées.

Les conducteurs de voitures-radars jouent un rôle crucial dans la stratégie de sécurité routière. Leur mission principale consiste à parcourir des itinéraires prédéfinis, permettant en conséquence de couvrir un large territoire et de maintenir une présence dissuasive sur les routes. Contrairement aux idées reçues, ces professionnels ne sont pas des “chasseurs de primes” rémunérés en fonction du nombre d’infractions détectées.

L’entreprise Mobiom, chargée des voitures-radars dans l’Ouest et l’Est de la France, est l’un des acteurs majeurs du secteur. Avec le déploiement prévu de 126 nouvelles voitures-radars d’ici 2025 dans le sud du pays, les opportunités d’emploi dans ce domaine sont en augmentation. Cette expansion souligne l’importance accordée par les autorités à la lutte contre les excès de vitesse, responsables de nombreux accidents graves chaque année.

Profil recherché et compétences requises pour conduire une voiture-radar

Les critères de sélection pour devenir conducteur de voiture-radar sont stricts, reflétant la nature sensible de cette fonction. Les candidats doivent posséder une expérience significative dans le domaine de la conduite, que ce soit en tant qu’instructeur d’auto-école, ambulancier ou transporteur. Une expérience dans le secteur de la sécurité ou du maintien de l’ordre est également considérée comme un atout majeur.

Le permis de conduire est, bien entendu, un prérequis incontournable. Les postulants doivent être titulaires du permis depuis au moins trois ans et disposer de l’intégralité de leurs points. Cette exigence vise à garantir que les conducteurs de voitures-radars soient eux-mêmes des modèles de prudence et de respect du Code de la route.

Au-delà des compétences techniques, les qualités personnelles jouent un rôle crucial. Les employeurs recherchent des individus capables de faire preuve d’une conduite exemplaire en toutes circonstances. La rigueur et la minutie sont également essentielles, car les conducteurs doivent produire des comptes-rendus détaillés après chaque tournée. Ces rapports sont cruciaux pour assurer la transparence et l’efficacité du dispositif de contrôle.

Rémunération et avantages : ce que gagnent réellement les conducteurs

Contrairement aux rumeurs qui circulent parfois, le salaire des conducteurs de voitures-radars n’est pas exorbitant. Selon les offres d’emploi publiées par Mobiom, la rémunération annuelle s’élève à 25 200 euros, soit environ 1 850 euros brut par mois. Ce montant se situe légèrement au-dessus du SMIC, reflétant la nature spécialisée du poste sans pour autant atteindre des sommets.

En plus du salaire de base, les conducteurs peuvent bénéficier d’une prime mensuelle pouvant atteindre 250 euros. Des indemnités repas sont également prévues, compensant les contraintes liées aux horaires de travail souvent irréguliers. Il est notable de souligner que la rémunération n’est pas indexée sur le nombre d’infractions détectées, contrairement à une idée reçue tenace.

Le salaire peut varier en fonction du kilométrage parcouru chaque mois. Les conducteurs sont susceptibles de travailler les week-ends et jours fériés, de jour comme de nuit, ce qui peut influencer leur rémunération globale. Cette flexibilité horaire est une caractéristique inhérente au métier, requérant une certaine adaptabilité de la part des employés.

Le quotidien méconnu des conducteurs de voitures-radars

Le travail des conducteurs de voitures-radars va bien au-delà de la simple conduite. Chaque journée commence par une inspection minutieuse du véhicule, garantissant son bon état de fonctionnement et sa propreté. Cette attention aux détails est cruciale pour maintenir l’efficacité et la fiabilité du système de détection.

Au cours de leurs tournées, les conducteurs doivent faire preuve d’une concentration sans faille. Ils suivent des itinéraires prédéfinis, traversant aussi bien des zones urbaines que rurales. Leur rôle est d’assurer une présence discrète mais efficace, contribuant donc à la régulation de la vitesse sur les routes françaises.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les conducteurs n’ont pas accès aux informations concernant les infractions détectées. Les données sont directement transmises, sous forme cryptée, au Centre national de traitement des infractions de Rennes. Cette procédure vise à garantir l’impartialité du système et à prévenir toute forme de manipulation.

À la fin de chaque tournée, les conducteurs rédigent un rapport détaillé. Ce document est essentiel pour le suivi et l’amélioration continue du dispositif. Il permet également de justifier l’activité auprès des autorités et de contribuer à l’évaluation de l’efficacité des contrôles routiers.

En définitive, le métier de conducteur de voiture-radar, bien que controversé, joue un rôle important dans la sécurité routière en France. Avec une rémunération modeste et des conditions de travail exigeantes, ces professionnels contribuent à la prévention des accidents liés à la vitesse excessive. Leur présence sur les routes françaises, bien que souvent mal perçue par les automobilistes, s’inscrit dans une stratégie globale visant à réduire la mortalité routière et à promouvoir une conduite plus responsable.