Les dangers des réseaux sociaux pour les adolescents : défaire le vrai du faux. Comment les préserver ?
Les dangers des réseaux sociaux pour les adolescents : défaire le vrai du faux. Comment les préserver ?
Béatrice Kammerer est journaliste spécialisée en éducation et parentalité, diplômée en sciences de l’éducation et elle s’est intéressée aux réseaux sociaux parce que les discours alarmistes les qualifiant d’addictifs, abêtissants, complotistes, ou encore de violents engendrent des inquiétudes chez les éducateurs. Dans son livre Nos ados sur les réseaux sociaux, même pas peur ! , elle a collecté des données pour évaluer si les dangers des réseaux sociaux sur les adolescents sont justifiés et en déduit quelques attitudes éducatives pour préserver les ados.
Une addiction des ados aux réseaux sociaux ?
Béatrice Kammerer relaie les propos du psychiatre Serge Tisseron au sujet de l’addiction aux écrans : « Il n’y a pas d’addiction aux écrans ni aux réseaux sociaux reconnue par les instances internationales, seulement aux jeux vidéo de la part de l’O.M.S. [Organisation mondiale de la santé], mais c’est une addiction comportementale très différente d’une addiction à un produit toxique ». Une addiction est une pathologie qui se caractérise par deux éléments :
- d’une part, l’existence d’un syndrome de sevrage, dans lequel l’arrêt brutal de la consommation du produit entraîne des troubles physiques inconfortables, voire dangereux pour le patient,
- d’autre part, un risque de rechute, qui ne peut être prévenu que par une abstinence totale du produit à l’origine de l’addiction.
Serge Tisseron estime que ces deux critères ne se retrouvent pas dans la consommation d’écrans. Il ne s’agit pas de nier que la consommation d’écran peut perturber la vie d’un individu, mais les médecins préfèrent parler de « troubles du comportement » ou d’« usages problématiques » plutôt que d’addiction aux écrans.
Une question demeure au sujet des dangers des réseaux sociaux sur les adolescents : les symptômes (désocialisation, troubles physiques inconfortables lors de l’arrêt, frénésie d’utilisation avec difficulté à décrocher, peur de manquer une information ou une interaction) peuvent être autant l’effet direct des réseaux sociaux (et notamment de la manière dont sont conçues les applications, comme le scroll infini) que les révélateurs de difficultés personnelles ou de pathologies, de nature neurodéveloppementale (TSA, TDA/H) ou psychiatrique (comme une dépression, un trouble bipolaire, ou une schizophrénie).
Dégradation de la santé mentale des adolescents et temps d’écran en augmentation : liées ?
Depuis 2010, il existe une corrélation entre apparition des écrans et dégradation de la santé mentale des adolescents. Là aussi, nous pouvons nous demander si cette corrélation est une causalité ou bien si cette corrélation cache une causalité inverse : est-ce parce que la santé mentale des adolescents s’est dégradée – en lien avec des facteurs externes, notamment suite au confinement de 2020 et 2021 – que leur consommation d’écran a augmenté ? Les chercheurs n’ont pas encore tranché cette question. Le problème de santé mentale des adolescents et des étudiants est réel (dépression, troubles anxieux), mais ce problème ne doit pas être instrumentalisé pour désigner un unique coupable (les écrans), au risque d’oublier les facteurs environnementaux, neurodéveloppementaux et politiques.
Contourner les dangers des réseaux sociaux sur les adolescents
Béatrice Kammerer formule néanmoins 10 principes pour préserver les adolescents des dangers des réseaux sociaux chez les adolescents.
>>> Télécharger le visuel sur les dangers des réseaux sociaux pour les adolescents au format PDF pour l’imprimer.
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Source : Nos ados sur les réseaux sociaux, même pas peur ! de Béatrice Kammerer (éditions Réseau Canopé) est disponible en médiathèque, en librairie ou en ecommerce.
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