Discipline positive : régler les problèmes de discipline en classe sans humilier ni punir les élèves

Discipline positive : régler les problèmes de discipline en classe sans humilier ni punir les élèves

problèmes de discipline en classe sans humilier ni punir

Jane Nelsen est à l’origine du concept de discipline positive. Dans son livre La discipline positive dans la classe (co écrit avec Lynn Lott), elle rappelle l’importance de trouver des solutions qui ne seront ni humiliantes ni blessantes aux problèmes de discipline en classe.

Trouver des solutions lors de Temps d’Echange en Classe

Jane Nelsen propose aux enseignants de mettre en place des Temps d’Echange en Classe, comme des rituels hebdomadaires au cours desquels les problèmes de la semaine seront traités.

Ces Temps d’Echange en Classe sont des espaces/ temps planifiés à l’avance et dédiés à la recherche de solutions ensemble face aux problèmes du quotidien, à l’anticipation des difficultés et à la création d’une cohérence de classe. Les Temps d’Echange en Classe sont généralement quotidiens (un temps y est dédié une fois par semaine sur un créneau précis). Au cours de la semaine, les élèves peuvent déposer des problèmes dans une boîte dédiée et ces problèmes seront mis à l’ordre du jour du Temps d’Echange en Classe.

Jane Nelsen souligne que le fait de trouver des solutions gagnant/ gagnant, de passer des accords et d’assurer un suivi efficace est beaucoup plus amusant et consomme moins d’énergie que les remontrances, les sermons et les punitions. Cette manière d’aborder la discipline en classe aide les élèves à développer leur sentiment de compétence tout en leur enseignant l’importance de contribuer à la vie de classe. C’est aussi une excellente alternative aux approches aussi bien punitives que permissives puisqu’il permet de prendre en compte les besoins de la situation dans la dignité et le respect de tous.

Certaines questions peuvent aider dans ce processus de recherche de solutions afin qu’elles soient réparatrices et utiles plutôt que punitives et humiliantes :

  • En quoi cela va-t-il être aidant pour cette personne  ?
  • Comment vous sentiriez-vous si cette suggestion vous était faite  ?
  • Est-ce une solution humiliante ou respectueuse  ?
  • Est-ce que cette suggestion vise à punir le comportement qui a eu lieu ou encourager un changement de comportement à l’avenir  ?
  • La solution est-elle en lien avec la problématique, respectueuse et raisonnable  ?
  • Quelles solutions parmi toutes celles proposées devraient être écartées car elle ne sont ni respectueuses, ni aidantes, ni pratiques ?

Laisser les élèves confrontés au problème choisit la solution qui leur convient le mieux

Le risque d’humiliation et de punition peut être évité en demandant à l’élève qui est confronté au problème de choisir lui-même la solution qui serait la plus aidante pour lui. Parfois, les élèves choisissent pour eux-mêmes des solutions punitives.

Pour les aider à se défaire d’un état d’esprit punitif (les habitudes sont tenaces, la plupart des élèves n’ayant jamais connu que les punitions/ récompenses comme outils de discipline), l’enseignant peut leur poser la question suivante  : «  Comment cette suggestion va-t-elle t’aider et t’encourager  ?  »

Généraliser plutôt que faire référence à un/des élèves en particulier

Une autre façon d’éviter l’humiliation est de généraliser ou d’évoquer le problème en termes génériques plutôt que de faire référence à une personne ou une situation particulière.

Jane Nelsen prend pour exemple un élève qui en accuse un autre élève de vol. Ce problème peut être traité en généralisant et en sollicitant toute la classe  : «  Que pouvons-nous faire pour résoudre le problème du vol en général, au lieu de chercher un coupable et d’essayer d’acculer une personne  ?  ».

Ensuite, la recherche de solutions peut démarrer.

Poser des questions avec l’objectif de rediriger le débat

Pour éviter des humiliations qui conduisent à des sentiments de rébellion, de retrait ou encore de vengeance , l’enseignant peut aussi poser des questions pour rediriger le débat :

  • «  Combien d’entre vous se sentiraient aidés si vous étiez à la place de Jérémie en ce moment  ? Combien d’entre vous ne se sentiraient pas aidés  ?  »
  • «  Combien d’entre vous se sentiraient mis à l’index  ? Combien ne se sentiraient pas ainsi  ?  »

Une fois que les élèves ont compris qu’il s’agit de s’entraider plutôt que de se blesser ou de se punir les uns les autres, le recours aux techniques de généralisation et de réorientation s’amenuise. – Jane Nelsen

 

Jane Nelsen et ses équipes ont formé de nombreux enseignants dans le monde aux outils de la discipline positive. Ce qu’elle a pu remarquer de plus spectaculaire est que rien ne change jusqu’à ce que les élèves soient impliqués dans le processus de résolution du problème. Bien qu’ils parviennent souvent aux mêmes conclusions que celles que les enseignants tentent de leur imposer, le résultat est complètement différent quand leur avis est sollicité.

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Source : La Discipline positive dans la classe de Jane Nelsen et Lynn Lott (éditions Le Toucan). Disponible en librairie, en médiathèque ou sur internet.

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