4 idées pour une pédagogie des moyens d’apprendre (gestion mentale)

4 idées pour une pédagogie des moyens d’apprendre (gestion mentale)

4 idées pour une pédagogie des moyens d'apprendre

Apprendre peut être facilité et amélioré grâce à des outils et des rituels qui mettent les élèves dans des conditions favorables à la concentration et au retour sur ce qui a été appris. La gestion mentale, telle que conçue par Antoine de la Garanderie, peut être utile à cette fin en faisant de la métacognition une habitude mentale.

1.Colorier un mandala (5 à 10 minutes) avant de démarrer la journée pour aider les élèves à se recentrer sur leur travail scolaire

Les mandalas sont composés de différents motifs graphiques organisés autour d’un cercle. Le mot mandala signifie littéralement « concentration ».  Ils sont présents dans toutes les civilisations (sous formes de rosaces dans nos églises par exemple) mais sont surtout utilisés dans les traditions bouddhistes et hindouistes comme outil d’introspection, de relaxation et de ressourcement.

On peut proposer des mandalas aux enfants pour favoriser la :

  • concentration (capacité à isoler notre conscience des stimuli extérieurs) : colorier le mandala de l’extérieur vers l’intérieur,
  • attention (capacité à nous ouvrir à la réalité) : colorier du centre vers l’extérieur.

On pourra proposer des modèles de mandalas adaptés à l’âge et à la dextérité des enfants (plus l’enfant est petit, plus les motifs seront gros pour faciliter le coloriage).

 

2.Instaurer des temps d’évocation hors travail scolaire pour entraîner la capacité d’évoquer et de se faire des images mentales de ce qui est perçu

Par exemple : observer dehors sans projet particulier puis ramener son attention en classe et échanger sur ce que chacun a rapporté dans sa tête; ensuite recommencer avec le projet d’en mettre plus dans sa tête et comparer la quantité de détails retenus.

L’évocation est la plus transversale des compétences pour apprendre. Des différences de contenu peuvent être constatées quand des traces mentales (= évocations) ont été produites avec un projet de sens d’attention visant leur compréhension ou leur mémorisation.

A cet effet, il est nécessaire de “faire attention” aux objets perçus, c’est-à-dire de prolonger l’acte de perception par celui de l’évocation permettant de se les approprier.

Il y a différentes manières d’évoquer ou de mettre dans sa tête ce qui est perçu. Les enseignants n’ont pas besoin de connaître les habitudes évocatives de chacun des élèves pour les inciter à évoquer ce qu’ils leur enseignent. Il suffit, pour les enseignants, de :

  • stimuler cette démarche mentale essentielle en rappelant aux élèves de “mettre dans leur tête”, à leur façon, ce qui leur est dit ou montré (ce rappel n’implique pas plus de quelque secondes)
  • préciser aux élèves, si nécessaire, comment ils peuvent faire pour “mettre dans leur tête”, c’est-à-dire en s’en faisant des images , fixes ou animées, ou encore en se le décrivant, avec des mots entendus ou leurs propres mots, avec des ressentis ou des mouvements
  • leur laisser du temps pour le faire et pour prendre conscience des traces mentales produites, ce qui implique de s’arrêter d’enseigner pendant quelques instants
  • vérifier les évoqués mentaux des élèves, le plus souvent possible, pour s’assurer non seulement de l’existence de ces traces mentales mais aussi de leur exactitude (les élèves pouvant être invités à reformuler et cette invitation pouvant être systématique à la fin d’une leçon).

 

3.Offrir des lectures de beaux textes en début d’après midi (mythologie, contes populaires, living books)

Charlotte Mason, pédagogue anglaise et conceptrice du terme living book, estime qu’un des grands rôles de l’éducateur est de mettre à disposition des enfants des sources d’inspiration et de toujours veiller à ce que l’enfant soit entouré de belles idées nobles et inspirantes.

Pour elle, l’enfant a besoin de livres vivants en abondance. Ils sont vitaux pour le développement de sa vie intellectuelle car la vie intellectuelle a besoin d’idées vivantes

Les livres vivants (ou living books) sont des ouvrages extrêmement bien rédigés et beaux. Ils sont écrits par des auteurs passionnés.

Leur contenu peut couvrir différents aspects : enseignement sur la vie, sur la nature, sur les valeurs morales, sur le dépassement de soi et l’héroïsme. Ils apportent des connaissances de manière intéressante et engagée. Ce ne sont pas des ouvrages secs, ils doivent déclencher des étincelles dans l’esprit des enfants.

Les livres vivants ont une “âme” et marquent l’esprit positivement, ils provoquent des émotions, ils transportent, ils rendent les choses vivantes.

Ce “nourrissage culturel” peut être effectué à travers la lecture de récits issus des textes fondamentaux de nos civilisations et de nos religions, abordant de façon métaphorique des histoires où sont évoqués le chaos, le parricide…

Serge Boimare, psychopédagogue, conseille les mythologies grecques, égyptiennes et nordiques, et en particulier le livre de Muriel Szac Le feuilleton d’Hermès qui peut être facilement lu à voix haute par l’enseignant à des enfants dès le primaire. Tous les ouvrages de Murielle Szac sur la mythologie grecque se prêtent également à cet usage. Les contes traditionnels (Perraud, GrimmAnderson, fables d’Esope…) sont idéaux pour ce nourrissage culturel. Les ouvrages des éditions Usborne s’y prêtent particulièrement bien.

 

4.Terminer la journée par un retour sur les apprentissages du jour et une préparation des devoirs, notamment à travers des questions stimulant la métacognition

Ce retour sur les apprentissages du jour peut se faire par écrit dans un journal personnel dans lequel chaque élève relate sa journée : dans un premier temps, de manière chronologique puis, dans un deuxième temps, en mettant l’accent sur les contenus à travers des questions du type :

  • Quelles connaissances as-tu rencontrées aujourd’hui ?
  • Quelles sont les choses importantes à retenir ?
  • Qu’as-tu appris de nouveau aujourd’hui ?
  • Qu’est-ce qui a été difficile ? Pourquoi ?
  • Quelles erreurs as-tu faites ? Comment les as-tu surmontées ?
  • Qu’est-ce qui t’a manqué pour réussir ?