Nos erreurs récurrentes : 3 étapes pour inhiber les erreurs qu’on reproduit souvent

Nos erreurs récurrentes : 3 étapes pour inhiber les erreurs qu’on reproduit souvent

inhiber erreurs récurrentes qu'on reproduit souvent

Eric Gaspar est enseignant et a fondé l’institut Neurosup pour transmettre les dernières avancées en neuroéducation aux enseignants et aux élèves de tout âge. Dans son livre Incroyable cerveau ! (éditions Robert Laffon), il revient sur la notion d’erreurs récurrentes et d’inhibition cérébrale.

L’inhibition cérébrale

L’inhibition cérébrale est la capacité à contrôler ou bloquer nos intuitions, nos habitudes ou nos stratégies spontanées. L’inhibition est un processus qui se déroule dans le cerveau quand des groupes de neurones relâchent des hormones inhibitrices qui nuisent à l’activation d’autres neurones. la région en question a plus de mal à s’activer ou ne s’activera pas du tout.

L’inhibition est surtout en lien avec les apprentissages difficiles. L’apprentissage ne se fait pas de manière linéaire (on passe d’un niveau 1 à un niveau 2 puis à un niveau 3) car certaines erreurs sont persistantes et il est nécessaire de développer l’inhibition cérébrale chez les apprenants pour que ces erreurs persistantes n’émergent pas à nouveau.

Les adultes et les experts dans un domaine activent des régions cérébrales liées à l’inhibition. Ces derniers seraient donc en train d’inhiber une ou des fausses conceptions qui n’aurait jamais disparu dans leur cerveau malgré les apprentissages et les expériences.

Même les scientifiques doivent faire preuve d’inhibition (dont ils n’ont pas conscience) pour contrôler leur intuition que leur cerveau sait être fausse. Quand on apprend, une conception antérieure ne disparaîtrait jamais vraiment et c’est l’inhibition cérébrale qui prend le relais pour que la conception apprise puisse émerger face à la croyance.

Ainsi apprendre, ce serait à la fois changer de conceptions mais aussi apprendre à contrôler les conceptions initiales pour arriver à une connaissance scientifique.

Parfois, les erreurs ne proviennent donc pas d’un manque de connaissances mais d’une incapacité à inhiber une autre stratégie inadaptée (les erreurs récurrentes).

Eric Gaspar propose trois étapes pour dépasser les erreurs récurrentes, celles qui nous font douter et que l’on reproduit fréquemment.

Première étape : accepter l’existence de ces erreurs récurrentes.

Eric Gaspar écrit que ces erreurs récurrentes sont normales, et qu’il est possible d’apprendre à reconnaître ces erreurs récurrentes lorsqu’elles influencent nos réponses face à une question ou un problème.

Cette première étape peut paraître facile, mais l’expérience prouve que c’est un concept qui n’est pas toujours facile à accepter et que l’on a plutôt tendance à penser que l’on a un problème.

En tant qu’enseignants et parents, dire aux enfants que les erreurs récurrentes sont normales leur permet de se libérer de la peur de l’erreur et de la pression de la perfection.

 

Deuxième étape : inhiber la première réponse réflexe influencée par les erreurs récurrentes.

Il s’agit de stopper cette première réponse réflexe avant qu’elle ne débouche sur un acte ou sur un mot qui serait aussi une erreur.

Eric Gaspar propose de s’accorder volontairement une pause de quelques secondes pour examiner les réponses réflexes douteuses en détail. Cela peut se faire grâce à des astuces mnémotechniques qu’on se trouve en fonction de la liste des erreurs récurrentes qu’on reproduit souvent (par exemple, les fautes d’orthographe sur lesquelles on doute régulièrement).

Pour aller plus loin : 8 techniques pour créer ses propres moyens mnémotechniques

 

Troisième étape : Fournir la réponse qui semble être la bonne et qui sera souvent la rectification de la première réponse réflexe.

Eric Gaspar estime que l’inhibition est une pensée extrêmement fréquente dans notre vie, même si le mot est rarement employé pour exprimer cet état de fait. Il prend l’exemple de la conduite. Quand on arrive à un rond-point marqué et qu’une voiture est déjà engagée mais qu’elle semble lente, on peut être tenté de s’engager. C’est la première pensée réflexe. C’est alors qu’on en vient à réfléchir à deux fois et à se méfier des réactions réflexes  : on réévalue les distances, on réfléchit (je suis fatiguée, je n’ai jamais eu d’accident en forme mais plusieurs fois quand je suis fatiguée). C’est après ce temps de retour sur la première pensée réflexe qu’on peut revenir sur la décision initiale : on inhibe la pensée première.

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Source :  Incroyable cerveau ! Comprenez ses rouages secrets et boostez vos facultés de Eric Gaspar (éditions Robert laffont). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur  internet.

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