L’apprentissage chez les enfants : l’importance du jeu libre et des temps non structurés

L’apprentissage chez les enfants : l’importance du jeu libre et des temps non structurés

L'apprentissage chez les enfants _ l'importance du jeu libre et des temps non structurés

Kathy Hirsh-Pasek et Roberta Michnick Glinkoff sont les autrices du livre Einstein never used flash cards : How Our Children Really Learn – And Why They Need to Play More and Memorize Less (non traduit en français). Dans ce livre, elles (ré)affirment l’importance du jeu libre chez les enfants et avertissent sur les risques liés à une sur-stimulation des enfants.

Elles nous invitent à en faire moins pour stimuler les enfants, et à  résister à la pression de les faire grandir et apprendre le plus tôt possible dans une optique de mettre toutes les chances de leur côté. 

Pour elles, le plus important à offrir aux enfants est du temps non structuré, du temps de jeu libre, des temps “d’être” ensemble. D’ailleurs, cela me rappelle une anecdote que m’a racontée la maman d’une amie de ma fille. Sa fille allait au centre de loisirs à chaque vacances scolaire et elle s’y plaisait beaucoup jusqu’à son entrée en CP. Depuis le CP, elle ne veut plus y aller car elle voudrait pouvoir encore jouer librement comme en maternelle. Or les animateurs imposent aux enfants d’élémentaire des activités structurées… par conséquent, elle s’y sent mal et a soif de retrouver du temps libre pour jouer avec les autres enfants sans contrainte ni intervention d’adultes (adultes probablement bien attentionnés qui estiment que le temps des enfants est mieux employé à jouer à des jeux structurés “utiles” qu’à des jeux libres sûrement estimés moins “productifs” pour des enfants de plus de 6 ans).

Kathy Hirsh-Pasek et Roberta Michnick Glinkoff ne refusent pas à tout prix les activités structurées ou les jouets dits “éducatifs” mais nous encouragent à nous poser les bonnes questions pour faire des choix en conscience (plutôt que par comparaison avec les autres parents, par pression publicitaire ou par peur de l’avenir). A cet effet, elles proposent les 3R à garder en tête quand il s’agit de faire des choix au sujet des apprentissages des enfants. 

1.Réfléchir

Kathy Hirsh-Pasek et Roberta Michnick Glinkoff nous invitent à nous poser des questions au moment de faire des choix pour les enfants :

  • est-ce que j’achète ce jeu pour enseigner quelque chose à mon enfant de la manière que le monde des adultes estime acceptable ou parce que la pub me l’a vendu efficacement ? ou alors est-ce que je suis motivé.e par ce qui va intéresser mon enfant et lui poser des défis à sa portée, portant sur ses centres d’intérêt ?

 

  • pourquoi est-ce que je suis tenté.e d’inscrire mon enfant à telle ou telle activité ? est-ce que mon enfant aime vraiment cette activité ou est-ce que je l’y inscris pour qu’il ne soit pas en retard par-rapport aux autres ou bien pour qu’il prenne de l’avance ?

 

  • est-ce que j’essaie de rendre en permanence tous les moments de la vie de mon enfant rentables d’un point de vue pédagogique ?

 

  • en tant que famille, est-ce que nous serions plus heureux si nous disposions de plus de temps libre ? est-ce que mon enfant serait plus heureux s’il avait plus de temps à consacrer à des jeux libres ?

 

2.Résister

Cela demande du courage de résister aux injonctions qui viennent de tous bords pour nous pousser à faire toujours plus, toujours plus vite, toujours mieux, toujours plus tôt.

Certains parents en viendraient même à culpabiliser d’emmener leurs enfants au parc plutôt qu’à un cours de yoga ou de peinture sur vitraux.

Mais Kathy Hirsh-Pasek et Roberta Michnick Glinkoff rappellent : jouer, c’est apprendre ! Un enfant apprend autant, bien que différemment, (si ce n’est plus d’ailleurs) au parc qu’à une activité structurée !

 

3.Recentrer

Kathy Hirsh-Pasek et Roberta Michnick Glinkoff affirment que, chaque fois que nous prenons le temps de jouer avec les enfants ou que nous leur offrons du temps pour des activités libres et auto gérées, nous pouvons alors voir les mécanismes de l’apprentissage en action.

La question n’est pas tant de savoir quelle quantité d’informations un enfant ingurgite mais de porter attention à la manière dont l’enfant envisage l’apprentissage. L’apprentissage devrait toujours être vu comme un processus qui se construit dans le temps, qui demande des efforts, qui consiste à se poser des défis et à trouver les solutions pour les relever, qui convoque de la concentration et qui suscite un sentiment de fierté lors de l’accomplissement.

Par ailleurs, les temps libres sont aussi l’occasion de temps de reconnexion, de lien en étant plutôt qu’en faisant. Ces temps de connexion avec la famille et avec les ami.e.s sont au cœur du développement des enfants.

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Source : Einstein never used flash cards : How Our Children Really Learn – And Why They Need to Play More and Memorize Less de Kathryn Hirsh-Pasek et Roberta Michnick Glinkoff (éditions Rodale Press). Non traduit en français.