Entrer en pédagogie Freinet : un plaidoyer en faveur des valeurs et pratiques de la pédagogie Freinet
Entrer en pédagogie Freinet : un plaidoyer en faveur des valeurs et pratiques de la pédagogie Freinet
Présentation de l’éditeur
Ce qui rend le parcours de Célestin Freinet (1896- 1966) si précieux, c’est qu’il ne se satisfait pas de mots ou de discours, mais propose un ensemble de pratiques opérationnelles. La volonté d’agir dans le cadre du service public d’éducation et l’engagement revendiqué auprès des milieux populaires contribuent à faire de la pédagogie Freinet un élément moteur des pratiques pédagogiques émancipatrices. Aujourd’hui encore, des centaines d’enseignant-e-s s’en inspirent auprès de milliers d’élèves qui travaillent et vivent dans des classes coopératives. Avec ce livre, nous entendons proposer une clé d’accès à la pédagogie Freinet, en faisant entendre les “voix” de toutes celles et ceux qui ne se satisfont pas de l’école telle qu’elle est, et souhaitent la transformer au quotidien.
L’autrice : Catherine Chabrun est enseignante. Elle anime Le Nouvel Éducateur, la revue de l’Institut coopératif de l’école moderne (ICEM-pédagogie Freinet). Elle siège dans des structures institutionnelles comme le Conseil national de l’innovation pour la réussite éducative (CNIRÉ) et le Centre national de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLÉMI)..
Les points forts
Ce petit ouvrage est un plaidoyer en faveur de la pédagogie Freinet plutôt qu’un guide pour appliquer la pédagogie Freinet pas à pas en classe.
Il est organisé autour de 5 chapitres :
- Pourquoi entrer en pédagogie Freinet (engagement pédagogique et politique, lien école/ société)
- Comment entrer en pédagogie Freinet : premiers pas…(parole du matin, texte libre, travail individualisé)
- Un pas après l’autre pour partir à la découverte d’autres mondes (correspondance , journal scolaire, conférences et exposés, expression artistique, mathématiques, le Conseil, démarrer la pédagogie Freinet)
- Quelques défis à relever pour entrer en pédagogie Freinet (les enfants, les parents et les collègues)
- La pédagogie Freinet, une pédagogie subversive : a pédagogie Freinet pour changer la société ?
On sent dans cet ouvrage les liens nombreux et profonds que Catherine Chabrun entretient avec les acteurs et actrices du mouvement Freinet. Son ouvrage est illustré de nombreuses citations de grands pédagogues favorables à l’émancipation des enfants et de témoignages d’enseignant.e.s qui ont fait le choix de la pédagogie Freinet. Ces témoignages rendent compte avec force de la puissance de la pédagogie Freinet en tant que mouvement porteur de valeurs démocratiques (respect de l’autre, coopération, démocratie directe, entre-aide, production et création de savoirs, éthique, encouragement, responsabilité, auto évaluation…).
On y perçoit tout l’intérêt de cette approche résolument émancipatrice, résumée dans cette citation de Célestin Freinet : “On prépare la démocratie de demain par la démocratie à l’école. Un régime autoritaire à l’école ne saurait être formateur de citoyens démocrates.”.
C’est une lecture sur laquelle j’aurais aimé tomber quand j’ai passé le concours de recrutement des professeurs des écoles parce que la force des témoignages m’aurait convaincue de me lancer plutôt que de quitter l’Education Nationale. Ce petit livre d’une centaine de pages ne se suffit pas en lui-même pour une pratique quotidienne en classe mais représente un compagnon fidèle pour se rappeler régulièrement les valeurs et des aspirations portées par cette pédagogie (à relire dans les moments de découragement et d’incertitude).
Mais ce manifeste peut également être lu par toutes les personnes intéressées de près ou de loin par l’éducation (parents, éducateurs, thérapeutes…) parce qu’il fait voir qu’il est possible de faire autrement que la compétition, l’humiliation, le système punitions/ récompenses. Il n’est pas ici question de théorie mais de pratique, de “vrais” enseignants devant leurs classes, de “vrais” enfants.
A la fin de la lecture de ce livre, on se sent à la fois plein d’espoir et plein de colère : pourquoi continuer le massacre ? pourquoi s’obstiner avec des méthodes qui ont prouvé à quel point elles sont au mieux inefficaces, au pire néfastes ?
Catherine Beaubrun a bien sa petite idée qu’elle partage avec nous : “La politique éducative est étroitement liée à la société qui la produit. La généralisation d’une pédagogie qui prône la coopération, la participation de tous aux décisions, le partage du pouvoir est-elle envisageable dans une société où la compétitivité est au centre de toutes les politiques et où la hiérarchie a tant de pouvoirs ? Bien sûr que non. Certes, l’institution prétend combattre l’échec scolaire, viser de meilleurs résultats PISA, rendre les inégalités scolaires moins flagrantes. Mais la méritocratie, la compétition et l’élitisme restent ses principes directeurs. Le système veut bien réfléchir au temps scolaire mais sans changer le morcellement de la journée, de la semaine, de l’année par des programmes, des disciplines et des niveaux de classe.”
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Entrer en pédagogie Freinet
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