Compréhension et apprentissage : 3 étapes pour tout comprendre avec la gestion mentale

Pour Guy Sonnois, la compréhension est le geste mental le plus complexe. Il conditionne la réussite de tous les autres gestes de l’apprentissage. Il est au cœur de l’activité intellectuelle. Les humains éprouvent toujours une intense joie à comprendre, à découvrir des rapports, à les maîtriser, à en inventer de nouveaux.

Guy Sonnois distingue trois étapes comme autant de paliers menant à une bonne compréhension :

1.Traduction personnelle des informations

Il s’agit d’une “traduction” de la chose à comprendre dans notre propre langue mentale et dans notre propre cadre de référence : l’espace, le temps, le mouvement. Il est important de mélanger ces cadres pour une saisie aussi parfaite que possible.

L’espace : certains apprenants s’efforcent d’évoquer comme une toile de fond, comme un écran vide dans lequel ils placent les éléments de la chose à comprendre (“ceci en haut, ceci en bas à gauche, ceci au milieu…”).

Le temps : d’autres évoquent une suite chronologique pour comprendre, une succession bien ordonnée où chaque élément de la chose à comprendre est placé avant ou après tel autre (“ceci en premier, puis ceci, et après ceci, et enfin cela…”).

Le mouvement : d’autres miment dans leur tête une action en rapport avec ce qu’ils saisissent; ils s’imaginent en train de faire réellement un mouvement avec ce qu’ils comprennent (redessiner la carte, vivre le fait historique, ressentir les émotions en eux éveillées par un poème…); ils ont parfois besoin d’accompagner leur saisie avec leur corps, avec des mouvements discrets ou plus amples.

Cette traduction est un passage du “dehors” (carte, cours, liste, orthographe d’un mot…) au “dedans” (évocations internes dans la tête) à travers un changement de la nature de ce qui est  à comprendre.

Chacun.e fait exister à l’intérieur dans sa “langue mentale” ce qui est perçu de l’extérieur. Plus l’évocation est riche et opère une transformation de l’objet perçu, plus la compréhension en sera profonde.

Quelle que soit la manière d’opérer, pas de compréhension sans traduction mentale de ce qui est perçu dans le cadre du temps, de l’espace ou du mouvement. – Guy Sonnois

2.Vérification de cette traduction de l’information

On vérifie cette traduction par sa confrontation avec la chose elle-même :

• repérage des différences et similitudes,
• rectifications successives jusqu’à la plus grande fidélité possible.

Chaque apprenant effectue sa traduction mentale à travers ses propres filtres, puise dans sa mémoire des souvenirs personnels, des expériences et des acquis forcément différents de ceux de ses camarades. Il y a un risque à prendre pour comprendre : celui de la déformation du sens, voire du contre sens. En revanche, il est toujours possible de vérifier les traductions mentales.

Recherche la fidélité, c’est revenir à l’original en confrontant les traductions et la chose elle-même et en se posant des questions (“est-ce que c’est bien ça ? mes évocations sont-elles fidèles à la carte ? en quoi sont-elles différentes ?”).

Il est possible de partir de ce qui est plus habituel (trouver d’abord les différences ou bien trouver d’abord les similitudes), puis de développer le versant complémentaire (maintenant que j’ai vu tout ce qui était pareil, qu’est-ce qui est différent ?).

3.Extraction et abstraction du sens par un questionnement méthodique

Guy Sonnois propose 5 questions clés pour extraire des sens contenus dans la chose à comprendre au moyen d’un questionnement aussi large que possible.

Pour aller plus loin :  5 questions clés pour comprendre rapidement (un cours, une leçon, une démonstration, un théorème…)

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Source : Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux de Guy Sonnois (édition Chronique Sociale). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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